Sida : nouveau traitement pour réduire le nombre de décès

La généralisation du nouveau « Traitement 2.0 » contre le VIH/Sida pourrait permettre de réduire considérablement le nombre de décès liés au virus et diminuer fortement le nombre de nouvelles infections, indique le dernier rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publié mardi 13 juillet.Combinée avec les moyens de préventions classiques, cette nouvelle thérapie pourrait sauver 10 millions de personnes d’ici à 2025 et éviter jusqu’à 1 million d’infections par an.

« Non seulement le traitement 2.0 peut sauver des vies, mais il est potentiellement un moyen déterminant de prévention », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé lors de la présentation du rapport mardi à Genève, en Suisse. « Pour que les pays atteignent leurs objectifs et leurs engagements en matière d’accès universel, nous devons réorganiser la riposte contre Sida. En nous montrant innovants, nous réussirons à réduire les coûts afin que les investissements puissent atteindre un plus grand nombre de personnes », a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, cinq des 15 millions de personnes qui ont besoin d’un traitement ont accès aux antirétroviraux. Selon les dernières estimations de l’ONUSIDA datant de 2008, plus de 33 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde.

« En combinant les efforts, on devrait pouvoir réduire les coûts des traitements, rendre les thérapies plus simples et plus intelligentes, réduire leur poids sur les systèmes de santé et améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et de leur famille. Le ‘Traitement 2.0’ pourrait éviter 10 millions de décès supplémentaires d’ici à 2025 et 1 million de nouvelles infections », explique l’ONUSIDA dans son rapport.

Le programme de l’ONU liste les actions à prendre et les politiques de santé publique à mettre en uvre afin de pouvoir bénéficier de manière optimale de cette nouvelle thérapie. Il est nécessaire de généraliser des « outils de diagnostics simples » qui ne nécessitent pas d’infrastructures médicales ultra-perfectionnées afin d’améliorer le dépistage dans les pays en développement.

L’amélioration de l’accès au traitement réduit la charge virale des personnes affectées par le VIH. De fait, l’accès aux antirétroviraux serait de nature à « limiter la transmission du virus ». « On considère que garantir un accès au traitement à tous ceux qui en ont besoin pourrait permettre de réduire jusqu’à un tiers des nouvelles infections chaque année », indique le rapport.

Pour l’ONUSIDA, « le coût des traitements doit cesser d’être un obstacle ». Malgré la baisse considérable des prix des médicaments au cours des dix dernières années, les coûts des programmes de traitement antirétroviral continuent d’augmenter. Les experts notent également que les frais afférents au traitement, comme les frais d’hospitalisation et le suivi médical des patients constituent tout autant des obstacles à l’accès au traitement.

La mise en uvre de ces politiques de santé publique doit s’accompagner d’un renforcement du dépistage. « Commencer un traitement au bon moment accroît l’efficacité des thérapies actuelles et augmente l’espérance de vie », plaide l’ONUSIDA.

Enfin, les experts rappellent le rôle essentiel de la « mobilisation communautaire » afin de prévenir les comportements à risques et informer les populations sur les modes de transmissions.

Outre le développement de cette nouvelle approche, le rapport de l’ONUSIDA révèle que « les jeunes mènent la révolution de la prévention ». Dans les 15 des 25 pays les plus touchés par la maladie, une baisse de 25 % de la prévalence du VIH chez les jeunes a été observée. L’ONUSIDA estime à 5 millions le nombre de jeunes séropositifs à travers le monde ils représentent environ 40 % des nouvelles infections au VIH.

« Au Kenya, on a constaté une chute de 60% de la prévalence du VIH entre 2000 et 2005. Celle-ci a diminué de 14,2% à 5,4% dans les zones urbaines et de 9,2 % à 3,6 % dans les zones rurales pendant cette période », note les experts de l’ONUSIDA. De même, en thiopie une réduction de 47% de la prévalence du VIH chez les jeunes femmes enceintes dans les zones urbaines et de 29% dans les zones rurales a été enregistrée.

« La riposte au VIH/Sida a besoin d’un plan de soutien sans plus attendre. Les donateurs ne doivent pas réduire leurs investissements à un moment où l’on commence à enregistrer des résultats positifs », a déclaré M. Sidibé. « Il est impossible d’enterrer l’objectif d’allouer 0,7% du PNB à l’aide internationale et l’objectif d’Abuja d’allouer 15% du budget annuel au secteur de la santé », a-t-il plaidé.

En 2010, l’ONUSIDA estime que 26,8 milliards de dollars sont nécessaires « pour atteindre les objectifs fixés par les pays en matière d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH ». Le rapport recommande aux programmes nationaux de lutte contre le VIH d’investir entre 0,5% et 3% des recettes publiques dans la lutte contre le Sida.

« Nous pouvons réduire les coûts afin que les investissements puissent profiter à un plus grand nombre de personnes », a déclaré Michel Sidibé. « Cela signifie qu’il faut mieux organiser la lutte, en orientant les ressources dans la bonne direction et en ne les gaspillant pas, en faisant baisser les prix et en maîtrisant les coûts. Nous devons en faire plus avec moins d’argent », a-t-il conclu.

Source : ONUSIDA (communiqué)

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