L’OMS lance une alerte mondiale sur la polio

La poliomyélite risque de resurgir dans les pays où elle a pourtant déjà été éradiquée par le passé, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), si rien n’est fait d’urgence pour contrer le virus.Les membres du Comité d’urgence de l’OMS réunis lundi à Genève ont convenu à l’unanimité que la priorité pour tous les pays touchés par la poliomyélite doit être l’interruption de la transmission du virus de la polio à l’intérieur de leurs frontières « dès que possible ». De nouvelles campagnes de vaccination avec le vaccin oral contre la polio, la surveillance du virus et la vaccination de routine sont parmi les principaux moyens pour interrompre la transmission de cette maladie.

Le Cameroun, le Pakistan et la Syrie sont les pays ayant le plus grand risque d’exporter le virus vers d’autres pays et devraient faire en sorte que tous les résidents et visiteurs de longue durée soient vaccinés avant de voyager et soient munis d’une preuve de vaccination, déclare l’OMS dans un communiqué de presse.

Le Comité d’urgence a également identifié les pays où le virus de la polio est actif mais n’est actuellement pas transmis à des pays voisins. Ce groupe comprend l’Afghanistan, la Guinée équatoriale, l’Ethiopie, l’Iraq, Israël, la Somalie et le Nigéria.

« Si rien n’est fait, cette situation pourrait entraîner l’échec de l’éradication à l’échelle mondiale de l’une des maladies les plus graves dans le monde et que l’on peut prévenir grâce à la vaccination », a dit le Comité, soulignant le point de vue unanime des membres selon lesquels les conditions pour lancer une alerte de santé publique mondiale sont réunies.

Outre la vaccination, l’OMS a recommandé que les gouvernements au plus haut niveau déclarent officiellement que l’interruption de la propagation de la poliomyélite est une urgence nationale de santé publique.

Selon le Comité, il y a de plus en plus de preuves que les voyageurs adultes ont joué un rôle dans la propagation de la maladie.

La polio frappe habituellement les enfants de moins de cinq ans. Le virus pénètre dans l’organisme par la bouche et se multiplie dans les intestins attaquant le système nerveux et pouvant causer une paralysie totale en quelques heures. Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible et chez les personnes paralysées, 5 à 10% meurent lorsque leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner, selon les chiffres des Nations Unies.

Notant la tendance à la hausse des infections dans certaines parties d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient, l’ONU et ses partenaires ont relancé des campagnes de vaccination massives le mois dernier en Syrie, en Iraq et en Egypte, avec l’objectif d’atteindre 22 millions d’enfants.

Source : OMS

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