795 millions d’humains souffrent de la faim

Le rapport annuel de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM), publié aujourd’hui à Rome, indique que 795 millions d’humains ne mangent toujours pas à leur faim dans le monde.D’énormes progrès ont cependant été réalisés dans les dernières décennies. Pour la première fois, le nombre de personnes souffrant de la faim est passé sous les 800 millions d’individus, soit 216 millions de moins que pour la période 1990-92. La proportion de la population mondiale de personnes sous-alimentées a été ramenée de 18,6 % en 1990-1992 à 10,9 % en 2014-2016.

Dans les régions en développement, la prévalence de la sous-alimentation qui mesure la proportion de personnes privées de la nourriture indispensable pour mener une vie saine et active est tombée à 12,9 % de la population, par rapport aux 23,3 % enregistrés il y a un quart de siècle.

Une majorité des pays faisant l’objet d’un suivi par la FAO (72 sur 129) ont atteint la cible de l’Objectif du Millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié la prévalence de la sous-alimentation d’ici 2015.

Les régions en développement dans leur ensemble, quant à elles, l’ont manqué de peu. Par ailleurs, 29 pays ont réalisé l’objectif plus ambitieux énoncé au Sommet mondial de l’alimentation en 1996 : diviser par deux le nombre absolu de personnes sous-alimentées d’ici 2015.

« La quasi-réalisation des cibles de l’OMD relatives à la faim nous montre que nous sommes tout à fait en mesure d’éliminer la faim de notre vivant. Nous devons être la génération Faim Zéro. Ce but devrait être incorporé dans toutes les interventions de politique et au cur même du nouvel agenda de développement durable qui sera mis en place cette année », a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

Parallèlement, 1,9 milliard d’habitants sont venus gonfler les rangs de la population mondiale depuis 1990, ce qui rend d’autant plus impressionnantes les réductions du nombre de personnes victimes de la faim, souligne le rapport.

D’importantes réductions de la faim ont été réalisées en Asie de l’Est. L’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie du Sud-Est et l’Asie centrale, ainsi que certaines parties de l’Afrique ont affiché des progrès très rapides, montrant que la croissance économique inclusive, les investissements dans l’agriculture et la protection sociale, dans un contexte de stabilité politique, rendent l’élimination de la faim possible. C’est, avant tout, la volonté politique de faire de l’éradication de la faim un objectif de développement primordial qui est à l’origine des progrès.

L’Afrique subsaharienne est la région qui accuse la prévalence la plus élevée de sous-alimentation dans le monde 23,2%, soit près d’une personne sur 4. Toutefois, les nations africaines qui ont investi davantage dans la productivité agricole et les infrastructures de base ont su réaliser leur objectif OMD, notamment en Afrique de l’Ouest.

La proportion de personnes souffrant de la faim en Amérique et aux Caraïbes a chuté de 14,7% à 5,5% depuis 1990, tandis que la part des enfants de moins de 5 ans en sous-poids a également reculé sensiblement.

Diverses tendances ont été observées dans différentes parties d’Asie. Les pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est ont réduit de façon constante et rapide les deux indicateurs de sous-alimentation, soutenus par l’investissement dans les infrastructures en eau et l’hygiène, ainsi que par des perspectives économiques favorables.

En Asie du Sud, la prévalence de la sous-alimentation a baissé modérément, passant de 23,9 à 15,7%, mais des progrès bien plus importants ont été accomplis dans la réduction de l’insuffisance pondérale des jeunes enfants.

Une grave insécurité alimentaire est sur le point d’être éradiquée en Afrique du Nord, où la prévalence de la sous-alimentation s’établit à moins de 5%, tandis que la hausse de la prévalence du surpoids et de l’obésité suscite des préoccupations croissantes dans la région.

En Asie de l’Ouest, où les conditions d’hygiène sont généralement avancées et où les taux d’insuffisance pondérale des enfants sont faibles, l’incidence de la faim a augmenté à cause de la guerre, des troubles intérieurs et, partant, de populations massives de migrants et de réfugiés dans certains pays.

Sources : ONU, FAO

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