La politique de l’enfant unique en Chine a rempli ses objectifs depuis 1979. Forte baisse de la natalité et de la croissance démographique, dont la maîtrise étaient devenues indispensables face à l’explosion de la population. Le pays vient d’annoncer que désormais tous les parents pourront avoir deux enfants.En 1970, le taux de natalité était de 33,43 . Il est descendu à 12,1 en 2013. En conséquence, le taux de croissance démographique du pays est passé de 2,76 % en 1970 à 0,52 % en 2014. Le nombre d’enfants par femme est désormais de 1,7, soit en-dessous du taux de renouvellement des génération qui est de 2 à 2,1 enfants par femme.
L’une des conséquence de cette politique a été la diminution du nombre de femmes dans la société chinoise, dont la part est actuellement de 48,48 %. Il y a 106 hommes pour 100 femmes en Chine. Ce qui représente des dizaines de millions de femmes manquantes dans les statistiques.
Les parents ont privilégié les naissances de garçons au détriment des filles. En 2010 on comptait 118 naissances de garçons pour 100 naissances de filles. L’avortement sélectif en est la cause. La mortalité des petites filles (26,8 ) est également beaucoup élevée que celle des garçons (18 ), à l’inverse de bien des pays dans le monde. Les infanticides et mauvais traitements dont sont victimes les petites filles expliquent en grande partie ces disparités.
La société privilégie les garçons, les filles sont socialement dévalorisées.
La nouvelle politique, réclamée depuis des années par les experts chinois, est donc enfin mise en place, et a pour but de permettre un rééquilibrage entre garçons et filles dans les décennies à venir, tout en maintenant la capacité du pays à rester en tête des grandes puissances mondiales. La démographie est l’une des composantes de cette politique de puissance. L’Inde, deuxième pays le plus peuplé avec bientôt 1,3 milliard d’habitants, contre 1,4 milliard pour la Chine, devrait dépasser celle-ci d’ici 2030.
Photo : Laurent Bleuze
