Carte du monde des réserves d’eaux souterraines transfrontalières

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a présenté mercredi la première carte mondiale des réserves d’eaux souterraines transfrontalières, alors qu’un projet de Convention sur les aquifères transfrontaliers est présenté le 27 octobre à l’Assemblée générale de l’ONU.Près de 96% de l’eau douce de la planète se trouve dans les aquifères souterrains, dont une grande majorité est transfrontalière, précise l’UNESCO dans un communiqué. Malgré l’importance stratégique de ces bassins, il n’existait jusqu’ici aucun inventaire mondial.

Le Programme hydrologique international (PHI) de l’UNESCO, qui participe depuis 2000 à la mise en place d’une base de données sur les eaux souterraines, a réalisé une carte détaillée de ces aquifères transfrontaliers, c’est-à-dire partagés par au moins deux pays. Cette carte, qui indique leur localisation, renseigne aussi sur leur qualité et leur taux de recharge. A ce jour, on en recense 273 dans le monde, dont 68 sur le continent américain, 38 en Afrique, 65 en Europe orientale, 90 en Europe occidentale et 12 en Asie.

Les aquifères, qui représentent un volume 100 fois supérieur à l’eau douce de surface, assurent déjà une bonne part de nos besoins. L’augmentation de la demande en eau s’est traduite depuis la deuxième moitié du XXème siècle par un recours croissant à ces bassins souterrains. A l’échelle mondiale, cette ressource est utilisée à 65% pour l’irrigation, 25% pour l’alimentation en eau potable et 10% pour l’industrie.


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Ils constituent plus de 70% de l’eau utilisée dans l’Union européenne et sont souvent une des seules, voire l’unique, source d’approvisionnement dans les régions arides ou semi-arides (100% en Arabie saoudite ou à Malte, 95% en Tunisie, 75% au Maroc). Dans de nombreux pays, les systèmes d’irrigation reposent très largement sur les nappes souterraines (90% dans la Jamahiriya arabe libyenne, 89% en Inde, 84% en Afrique du Sud, 80% en Espagne).

Si les systèmes aquifères existent sur tous les continents, tous ne sont pas renouvelables. Ainsi ceux de l’Afrique du Nord et de la péninsule arabique, qui se sont constitués il y a de plus de 10 000 ans alors que le climat était plus humide, ne sont pas rechargés. Même lorsqu’ils sont renouvelables, c’est-à-dire alimentés régulièrement par les précipitations, les aquifères sont dans certaines régions menacés par la surexploitation ou la pollution. Dans les petites îles et les zones côtières de la Méditerranée, les populations exploitent souvent l’eau souterraine à un rythme supérieur à sa capacité de renouvellement.

En Afrique en revanche, les aquifères, qui sont parmi les plus grands au monde, restent largement sous-exploités. Ils constituent donc un potentiel considérable, à condition que soit adoptée une gestion durable de ces ressources. Or, comme ils s’étendent généralement sur plusieurs Etats, leur exploitation suppose des mécanismes de gestion concertée pour éviter par exemple que les nappes ne soient polluées ou ne fassent l’objet d’une exploitation trop intensive par l’un des pays riverains.

Source : UNESCO, ONU

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