Journée internationale du souvenir

L’ONU a marqué mercredi la Journée internationale du souvenir dédiée aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, un hommage à la mémoire des millions d’Africains qui ont été arrachés à leur terre et réduits en esclavage.« L’investiture, cette année, d’un fils d’Afrique comme président des tats-Unis a marqué pour beaucoup une étape historique dans un long voyage entamé il y a plus de 400 ans. D’un bout à l’autre des Amériques et des Caraïbes, il y a longtemps que les descendants des victimes de la plus grande migration forcée de l’histoire se battent âprement pour obtenir la justice, l’assimilation et le respect, et la lutte dure encore », déclare le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à cette occasion. 

« Les estimations du nombre de millions d’hommes et de femmes qui ont été déplacés varient, mais ce que personne ne peut contester, c’est l’héritage laissé par cet odieux trafic. L’Afrique ne s’est pas encore remise des ravages du commerce des esclaves, ni de la colonisation qui a suivi. Et, de l’autre côté de l’Atlantique, ainsi qu’en Europe et ailleurs dans le monde, des descendants d’Africains continuent de se débattre quotidiennement contre les préjugés profondément ancrés qui font qu’ils continuent de compter pour une part disproportionnée des populations qui vivent dans la pauvreté », ajoute-t-il dans un message.

Bien que l’esclavage ait été officiellement aboli, le racisme continue de souiller le monde d’aujourd’hui, rappelle le Secrétaire général.

Selon lui, « il en est de même des formes contemporaines de l’esclavage que sont la servitude, la prostitution forcée et l’utilisation des enfants dans la guerre et le trafic international des stupéfiants. Nous devons absolument élever vigoureusement la voix contre ces atteintes. Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, ‘tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits’. Lorsque ce principe fondamental n’est pas respecté, on plonge directement dans l’inhumanité de l’esclavage et les horreurs du génocide ».

Le thème des activités commémoratives organisées cette année est la dénonciation de l’esclavage. Elles appellent à « Rompre le silence, tambour battant ».

« Aujourd’hui, j’exhorte tout un chacun, où qu’il ou elle soit, à battre le tambour pour proclamer que, noirs ou blancs, hommes ou femmes, nous ne formons qu’un seul peuple. Dans un orchestre, les musiciens jouent chacun sa partition, mais non sans s’écouter les uns les autres. Il nous faut suivre leur exemple. Nous ne pouvons trouver l’harmonie que si nous nous respectons mutuellement, nous apprécions notre diversité et nous collaborons dans la poursuite de nos objectifs commun », affirme le message du Secrétaire général.

A l’occasion de cette Journée, une exposition a été organisée au siège de l’ONU à New York ayant pour objectif d’illustrer la signification unique et durable du tambour en tant que lien entre les descendants des anciens esclaves d’origine africaine et la « Mère Afrique ».

Le fil conducteur est le « voyage » du tambour, de l’Afrique aux Amériques, par le biais du la traite transatlantique des esclaves, qui a duré près de 400 ans. La collection de tambours présentée comprend un large éventail de tambours séculiers, sacrés, religieux et non religieux, cérémoniaux, ludiques et parlants, principalement du Cameroun et des Caraïbes.

l’occasion de cette exposition, le gouvernement du Cameroun a envoyé à New York une délégation de 30 artistes, experts et hauts fonctionnaires. Une des artistes de la délégation, Pauline Andela Tsala, âgée de 76 ans est une des dernières pratiquantes de la tradition du tambour parlant; elle est réputée pour sa capacité à déchiffrer et traduire les rythmes et les lignes des battements de tambour, avec le code Morse.

Un tambour très spécial a été envoyé par avion du Cameroun pour cette exposition; il s’agit du Ndek, un tambour de 230 ans, pesant 400 kilogrammes, et réputé être « l’âme » du peuple Gounoko du nord-ouest du Cameroun. Cet objet rare et sacré était utilisé pour envoyer des signaux aux jeunes Gounoko dans un rayon de 16 kilomètres afin de fuir les guerres et de se protéger des esclavagistes. Avant de permettre aux autorités camerounaises d’envoyer le Ndek à New York, le peuple Gounoko a procédé à une cérémonie spéciale présidée par son roi (fon), en spécifiant que personne ne devrait jouer de ce tambour et en s’assurant auprès des autorités que le tambour sera restitué rapidement et en bonne condition à sa terre d’origine.

Source : ONU

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