Vers un Burundi sans mines antipersonnel

Le Burundi a honoré ses engagements vis à vis de la Convention dOttawa sur linterdiction des mines antipersonnel. Le pays a détruit la totalité des 664 mines appartenant à la Défense Nationale et nettoyé de vastes zones sur tout le territoire en collaboration avec le PNUD et le reste du système de l’ONU.

La Convention avait été ratifiée par la République du Burundi le 22 juillet 2003. Conformément à larticle 4, « Chaque Etat sengage à détruire tous les stocks de mines antipersonnel dont il est propriétaire ou détenteur, ou qui sont sous sa juridiction ou son contrôle ; ou à veiller à leur destruction, dès que possible, au plus tard quatre ans après lentrée en vigueur de la présente convention pour cet état partie ».

Les résultats

Pendant lune des cérémonies de destruction de mines qui ont eu lieu ces derniers jours, le Président Nkurunziza a mis en lumière les résultats obtenus grâce au partenariat entre les Nations Unies et le Gouvernement du Burundi, par le biais du PNUD :

– 91 % des zones suspectes nettoyées dAvril 2005 à Février 2008 avec 115 500 m² de terres déminées
– 5 805 résidus explosifs de guerre (ERW) et 20 mines antipersonnel  ont été détruits
– 26 zones non encore traitées sur un total de 238 zones suspectes
– 31 % de zones suspectes restent à nettoyer dici mi-2008 dans Bubanza
– 47 % de zones suspectes restent à nettoyer dici mi-2008 dans la province de Bujumbura Rural
– 4 % des collines du pays sont affectées par ces engins
– 0,5 % de la population est directement affectée par la présence de cette menace
– Le gel des activités est à 65 % de nature pastorales et agricoles ;
– 30 % de zones suspectes ont été identifiées à moins de 500 m des infrastructures
– 1 549 victimes ont été répertoriées avec 84 % de victimes blessées et  16 % de victimes décédées.

Dimportants progrès ont été réalisés sur les cinq provinces majoritairement contaminées, trois provinces du Sud et de lEst du pays (Makamba, Rutana, et Ruyigi) sont à présent totalement nettoyées et deux provinces de la région Ouest (Bubanza et Bujumbura-Rural) restent encore à dépolluer. Cela représente 91% des zones suspectes nettoyées depuis avril 2005 jusqu’à février 2008, et le défi que le Burundi sest imposé est davoir un « pays libre de mines » pour la moitié de lannée 2008.

Cérémonies de destruction de mines

Le 17 mars, dans un discours adressé à la communauté internationale et à la population burundaise à loccasion de la destruction de mines et engins non explosés, Nkurunziza a indiqué que chaque mine récupérée se traduit par une vie sauvée et chaque mine déterrée permet au pays de progresser dans linstauration des conditions dune paix durable et productive.

Plusieurs cérémonies de destruction de mines antipersonnel présidées par le chef de létat burundais, M. Pierre Nkurunziza, ont réuni des hautes personnalités de létat, du parlement, du corps diplomatique, du système des Nations Unies, des organisations internationales  impliquées dans le déminage au Burundi et du haut commandement militaire et de la police. Elles ont eu lieu au centre de destruction permanent de la force de défense nationale de Mudubugu, dans la commune de Gihanga, province de Bubanza (Nord-Ouest) du pays, une des provinces du Burundi qui enregistrent un nombre important de victimes de mines antipersonnel.

Une direction nationale anti-mines

Les activités de coordination et de gestion de laction contre les mines commencées avec lOpération des Nations Unies au Burundi (ONUB) en juin 2004 ont été transférées aux autorités nationales depuis août 2006, conformément à larticle 6 de la Convention dOttawa, avec linstallation dun Centre National de Coordination de lAction Humanitaire contre les Mines et Engins non Explosés, transformé en une direction au sein du Ministère de la Sécurité Publique en octobre 2007.

Par ailleurs, lassistance technique apportée par l’ONU et plus particulièrement lONUB, le BINUB (Bureau intégré des Nations Unies au Burundi), le PNUD et lUNICEF a permis de développer et renforcer les capacités locales pour que la population sapproprie les objectifs du programme anti-mines.

Le rôle du PNUD

Depuis Août 2006, le PNUD a apporté un appui technique, opérationnel et  matériel pour la coordination des interventions et en mobilisant auprès des pays et institutions donateurs, les ressources nécessaires à la mise en uvre du programme national de laction humanitaire contre les mines et engins non explosés.

A cette occasion, Mme Bintou Keita, représentante exécutive adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies au Burundi, a indiqué que lassistance du PNUD à laction humanitaire contre les mines sinscrit dabord dans lappui global de lorganisation à la réforme du secteur sécuritaire. Pour le PNUD, le renforcement de la sécurité humaine, y compris laction contre les mines constitue une condition préalable au développement durable. Cest ainsi que toute action contre les mines, en matière de plaidoyer, formation, déminage, destruction, doit être aussi vue comme une action concrète et effective de lutte contre la pauvreté.

Mme Bintou sest réjouie du partenariat très soudé entre le gouvernement du Burundi et le PNUD dans la gestion de ce programme daction humanitaire contre les mines qui sest notamment caractérisé par le renforcement des capacités du personnel national dont les officiers de la police nationale dotés aujourdhui de capacités techniques nécessaires pour le déminage.

Les ONG

Le programme de déminage a fonctionné grâce au concours des ONG de déminage DanChurch Aid et la Fondation Suisse de Déminage, lONG Handicap International Belgique et grâce aux contributions financières pour ce programme, notamment de la Communauté Européenne, des Pays-Bas, de la Suède, de la France, de la Suisse, de la Belgique, du Royaume-Uni, de lAllemagne, du Canada, du Japon, du Centre Internationale de Déminage Humanitaire de Genève, de lUNICEF et du PNUD.

Cette vision permet au programme et au pays de sacquitter le plus efficacement et le plus rapidement possible des obligations de la Convention dOttawa, mais aussi de rétablir le bien-être des individus et des communautés touchées.

Source : PNUD

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