Soudan : une catastrophe humanitaire se prépare

Une conjonction de divers facteurs laisse présager une catastrophe humanitaire prochaine au Sud-Soudan, a mis en garde mercredi 12 août le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU.Une série de conflits tribaux, une grave pénurie alimentaire et une crise budgétaire persistante sont autant de raisons qui laissent présager une véritable catastrophe au Sud-Soudan pour près de 40% de sa population, a affirmé Lise Grande, Coordonnatrice humanitaire adjointe des Nations Unies dans cette région.

Déjà 2 000 personnes sont mortes lors de violences intertribales depuis le mois de juin au Sud-Soudan, déplaçant aussi plus de 250 000 autres personnes.

La région fait face à une pénurie grave de nourriture en raison du caractère tardif des pluies saisonnières, de l’insécurité et de l’accroissement des prix des denrées alimentaires en raison d’une baisse de 40% des revenus du gouvernement.

La situation laisse 1.2 million de personnes dépendantes de l’assistance humanitaire du Programme alimentaire mondial (PAM).

Or, le financement des programmes humanitaires laisse à désirer puisque l’appel à contributions de 412 millions de dollars n’est financé qu’à hauteur de 59 millions de dollars. Et le minimum absolu pour simplement maintenir la population en vie est de 85 millions de dollars.

Lise Grande a rappelé que plus de 90% de la population au Sud-Soudan, du fait de décennies de marginalisation, vit avec moins d’un dollar par jour. Dans toute la région, 1.2 million de personnes souffrent de déficit alimentaire et auront besoin d’une assistance au cours de cette année. 92% des femmes ne savent pas lire ni écrire. Seulement 27% des filles vont à l’école et il y a 1 000 écoliers pour 1 enseignant. 97% de la population n’a aucun accès à l’hygiène.

Une femme sur sept encourt le risque de mourir de complications à l’accouchement et il n’y a que 10 sages-femmes certifiées dans tout le Sud-Soudan. Enfin, une fille de 15 ans au Sud-Soudan a plus de chances de mourir au cours d’un accouchement que de terminer l’école. Le taux de mortalité maternelle est le plus élevé du monde et le taux d’immunisation des enfants est le plus bas.

Source : ONU

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