1 milliard d’habitants en Afrique

Le continent africain vient d’atteindre le milliard d’habitants. Longtemps laissé pour compte dans le paysage mondial, exploité de la pire des manières pendant des siècles avec notamment la traite des esclaves, le continent africain peine à trouver ses marques. Aujourd’hui, il pèse de plus en plus lourd démographiquement parlant. Arrivera-t-il à s’imposer et prendre sa place, à se faire respecter en tant que continent adulte ?Avec désormais plus d’un humain sur sept vivant en Afrique, le continent entre dans le cercle fermé du club des milliardaires en ressources humaines.
Il va même continuer à prendre du poids, car sa population devrait doubler d’ici 2050 et passer à 2 milliards.

Forte fécondité qui se maintient, baisse relative de la mortalité malgré les fléaux comme le sida, la malaria et de nombreuses autres épidémies endémiques, et contrairement à ce que l’on pense souvent dans les pays développés, forte croissance économique et développement important de pans entiers de l’économie et des infrastructures, sont les facteurs clés qui composent le tableau africain actuel.

La mosaïque des pays et son lot de guerres, conflits et tensions en tous genres, habillement exploités par les grandes puissances du monde qui veulent s’arroger les ressources naturelles gigantesques de cet éternel eldorado sont un frein encore important au développement intrinsèque du continent, et à son émancipation de la tutelle des pays riches et de leurs institutions internationales.

L’Afrique se dote petit-à-petit de structures de classe internationale. L’Union Africaine tente ainsi de fédérer l’ensemble des pays du continent, à la manière d’une ONU locale. Mais elle manque toujours de moyens à la hauteur de ses ambitions.

Le poids toujours important, dans une société africaine encore largement sous-éduquée et pour cause, de certaines « traditions », des religions ou des différences ethniques, exploitées par des dirigeants corrompus souvent à la solde des grands pays importateurs de ressources naturelles, reste également un leitmotiv pour freiner la marche vers le progrès dans un grand nombre de pays.

La démocratie instaurée dans quelques endroits reste fragile, les pressions extérieures comme intérieures sont fortes et peuvent faire basculer les pays africains, même les plus évolués, dans des crises et des guerres civiles meurtrières pour la prise du pouvoir par des groupes armés sans scrupules dirigés par des petits dictateurs sans envergure, avec bien souvent l’assentiment des anciens pays colonisateurs.

L’Afrique doit se faire respecter sur la scène internationale, elle doit prendre son envol seule, avec ses propres moyens et ses propres idées. Les pays riches doivent la respecter et lui laisser le temps de se développer. Elle n’en sera que plus « rentable » pour le reste de la planète, et pas uniquement en termes financiers.
Ainsi, les nombreuses crises locales font souvent fuir dans des conditions épouvantables les jeunes africains, qui débarquent en grand nombre dans des pays où ils ne sont souvent et malheureusement pas les bienvenus, augmentant le ressentiment les uns envers les autres. L’envoi de soldats internationaux dans des zones de conflits est également contre-productif et ne s’accompagne pas de moyens nécessaires au développement. Développement humain de l’Afrique qui seul pourra parvenir à juguler le sous-développement chronique du continent (sic).

L’Afrique peut et doit vivre libre.

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