10 milliards de dollars pour Haïti

Près de 10 de milliards de dollars ont été promis mercredi 31 mars par les bailleurs de fonds à la Conférence pour Haïti qui s’est déroulée au siège des Nations Unies à New York pour aider à la reconstruction et au relèvement de ce pays après le séisme destructeur du 12 janvier.« Les Etats membres des Nations Unies et les partenaires internationaux ont promis d’allouer 5,3 milliards de dollars dans les deux prochaines années et un total de 9,9 milliards de dollars pour les trois prochaines années et au-delà. Aujourd’hui les Nations Unies sont unies pour Haïti », a dit le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à l’issue des discussions lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York.

« Je voudrais remercier une fois encore les Etats membres pour leur extraordinaire générosité. C’est la solidarité internationale en action », a-t-il ajouté.« Nous avons mobilisé pour donner à Haïti et à son peuple ce dont il a le plus besoin : l’espoir pour un nouveau futur ».

« Aujourd’hui 48 pays, les institutions multilatérales et une coalition d’organisations non gouvernementales ont promis presque 10 milliards de dollars sur le long terme pour la reconstruction d’Haïti. C’est une somme impressionnante », s’est félicité la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton.

Le Président d’Haïti, René Préval, a remercié la communauté internationale de la part des 9 millions de citoyens haïtiens. « La communauté internationale a fait sa part » et « les Haïtiens aujourd’hui doivent faire leur part », a-t-il déclaré.

A l’ouverture de la conférence, Ban Ki-moon, avait appelé la communauté internationale à apporter un soutien généreux au plan national stratégique du Président haïtien pour créer un « nouvel Haïti ».

« Je suis sûr que vous conviendrez qu’il mérite un soutien complet et généreux », a dit M. Ban. Ce plan « est concret, précis et par-dessus tout ambitieux. Notre objectif n’est pas de reconstruire. Il s’agit de rebâtir en mieux ». Le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a présenté aux participants de la conférence les détails de ce programme de relèvement.

La Conférence, intitulée « Vers un nouveau futur pour Haïti », a réuni également l’Envoyé spécial de l’ONU pour Haïti Bill Clinton et des représentants de plus de cent pays. Elle était co-présidée par le Brésil, le Canada, l’Union européenne, la France et l’Espagne, les principaux bailleurs de fonds du pays.

Selon les estimations du gouvernement haïtien, le séisme du 12 janvier a fait plus de 220 000 morts et affecté environ 3 millions de personnes, soit un tiers de la population. Il aurait également fait des dégâts estimé à sept milliards de dollars, soit plus de 120% du produit intérieur brut haïtien en 2009. Le pays était déjà le plus pauvre de l’hémisphère occidental avant la catastrophe.

Le gouvernement haïtien a estimé les besoins pour la reconstruction à 3,9 milliards de dollars pour les 18 prochains mois et à 11,5 milliards au cours des dix prochaines années.

« Clairement cette assistance doit être bien investie et bien coordonnée. Parallèlement à la reconstruction, elle doit fournir une aide humanitaire d’urgence : nourriture, assainissement, santé, et de façon urgente, des logements », a souligné le Secrétaire général, rappelant que la saison des pluies approchait rapidement et que des camps de personnes déplacées sont menacés par les risques d’inondations.

M. Ban s’est dit également préoccupé par la sécurité dans certains camps, en particulier pour les femmes et les enfants.

Il a appelé à davantage de soutien à l’Appel humanitaire révisé de 1,4 milliard de dollars, qui n’a été financé qu’à hauteur de 50% pour l’instant.

Selon Ban Ki-moon, la reconstruction d’Haïti suppose aussi « un gouvernement pleinement démocratique », « des politiques économiques et sociales de lutte contre l’extrême pauvreté », des « programmes qui permettent aux femmes d’assumer pleinement leurs rôles de chefs de famille, de dirigeantes d’entreprise, de décideuses ».

« Ce nouveau partenariat repose sur les principes de la bonne gouvernance, de la transparence, de la responsabilité mutuelle », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, Ali Treki, a exhorté « les représentants des Etats membres, les institutions financières, le secteur privé et les organisations de la société civile à continuer de soutenir les efforts de reconstruction », selon un message transmis par son porte-parole.

L’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, a souhaité quant à elle que « la vision présentée aujourd’hui par le gouvernement d’Haïti au nom du peuple haïtien puisse devenir réalité ». Elle a estimé qu’il était nécessaire que les Haïtiens aient la responsabilité du processus de relèvement, l’assistance internationale s’alignant sur les priorités du pays.

Le Président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a proposé une division du travail entre les agences internationales afin d’éviter qu’elles ne se marchent sur les pieds. Il a aussi appelé à l’organisation d’une nouvelle conférence dans six mois pour faire le point.

De son côté, le Directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé que le pays était en mesure de connaître un taux de croissance de 8% par an pendant les cinq prochaines années. Mais cela ne peut se produire que si « les autorités haïtiennes sont au volant », a-t-il dit.

Source : ONU (communiqué)

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