Europe : moins 164 millions d’européens dans 45 ans ?

La population de l’Europe, en proie à un vieillissement inéluctable, devrait diminuer de 13 à 22% d’ici à 2050 par rapport aux chiffres de 1995, prévoit le Conseil de l’Europe dans une étude publiée jeudi.Forte de 728 millions d’habitants en 1995 (732 380 859 en 2005), l’Europe (sans la Turquie, les pays du Caucase et Chypre) pourrait n’en compter plus que 632 millions (-13%) en 2050 dans l’hypothèse optimiste d’un indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) qui se redresserait jusqu’à 1,85, contre 1,42 sur la période 1995-2000.
Dans le cas d’une fécondité plus faible, le nombre d’Européens pourrait même chuter à 564 millions (-22%), estiment les experts de l’organisation paneuropéenne, qui se basent sur des études démographiques des Nations Unies. Au mieux, même dans l’hypothèse «très irréaliste» d’un ICF très élevé (à 2,34), la population baisserait tout de même, de 3%.

«Au cours des quelques années à venir, la population européenne continuera à augmenter légèrement, mais ensuite elle va commencer à décroître, si bien que vers 2010-2015 nous allons être confrontés à des problèmes très graves, notamment pour le financement des retraites», a souligné lors d’une conférence de presse Charlotte Höhn, présidente du Comité européen sur la population.

Selon ces projections, la perspective de déclin démographique est particulièrement alarmante en Europe orientale, où la population pourrait diminuer d’un tiers entre 2005 et 2050, dans l’hypothèse la plus pessimiste.
Dans l’ensemble de l’Europe, la pourcentage de personnes âgées de plus de 65 ans pourrait atteindre 25 à 33% de la population en 2050, contre 14,7% en 2000, selon le Conseil de l’Europe qui évoque un «vieillissement inéluctable».

Ce déclin démographique a peu de chance de pouvoir être contrebalancé par l’immigration, estime le rapport, car il faudrait à l’Europe «1,8 million de migrants par an» d’ici à 2050 pour maintenir d’ici là sa population à son niveau de 1995, «3,6 millions d’immigrants par an» pour maintenir à son niveau la population en âge de travailler, et même «25,2 millions d’immigrés par an» pour maintenir le rapport entre les actifs et les retraités.

Par ailleurs, les experts du Conseil de l’Europe soulignent que la population du Vieux Continent n’a dû sa croissance en 2003 qu’à l’immigration : deux millions de personnes sont venues s’installer en Europe l’an dernier tandis que l’accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes.

Cet accroissement naturel reste positif pour les 25 tats membres de l’Union européenne (+143 000 personnes), mais il est négatif pour les autres tats membres, dont la Russie, l’Ukraine et la Roumanie (-247 000 personnes pour l’ensemble des ces autres pays).

Ces rapports sont rendus publics à l’occasion de l’ouverture à Strasbourg d’un colloque de deux jours, intitulé «La cohésion sociale face aux défis démographiques», et qui réunit quelque 300 experts et responsables politiques.

Source : Cyberpresse

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