Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo s’est rendu aux forces de Ouattara

La Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a confirmé lundi 11 avril que l’ancien Président Laurent Gbagbo s’était rendu aux forces loyales au Président élu Alassane Ouattara et qu’il était actuellement en détention. « L’ONUCI fournit protection et sécurité conformément à son mandat du Conseil de sécurité », a précisé le bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.Le Conseil de sécurité a eu des consultations lundi matin au cours desquelles le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a fait un exposé de la situation.

A l’issue de ces consultations, M. Le Roy a expliqué à la presse que M. Gbagbo et son épouse se trouvaient actuellement entre les mains des forces du Président Ouattara à l’Hôtel du Golf. Cet hôtel est la résidence de M. Ouattara depuis le début de la crise.

Le couple Gbagbo se trouve dans un appartement de l’hôtel. A la demande de M. Gbagbo, sa sécurité est assurée par l’ONUCI, a indiqué M. Le Roy.

« C’est à M. Ouattara et à ses conseillers juridiques de décider ce qu’il adviendra de M. Gbagbo », a-t-il ajouté. « Il est possible qu’il veuille le poursuivre en justice. C’est à lui de décider. »

Concernant le déroulement des événements, le Secrétaire général adjoint a précisé que « ce sont les forces de M. Ouattara qui sont entrées dans la résidence (de M. Gbagbo) pas l’ONUCI ni la Force (française) Licorne ».

Ces derniers jours, Laurent Gbagbo était retranché dans sa résidence à Abidjan. Depuis l’annonce des résultats du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 qui a été remporté par Alassane Ouattara, M. Gbagbo refusait de céder le pouvoir entraînant une grave crise politique et humanitaire en Côte d’Ivoire.

Même si la reddition de M. Gbagbo est une « étape importante » pour la Côte d’Ivoire, « la crise n’est pas finie », a insisté lundi M. Le Roy, qui a estimé qu’il y aurait certainement des poches de résistance de partisans de M. Gbagbo à Abidjan.

Le Sous-Secrétaire général de lONU aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, a déclaré aux journalistes à New York après son retour d’une mission d’enquête en Côte d’Ivoire que « des violations généralisées et systématiques » étaient commises à Abidjan, y compris des attaques contre des manifestants pro-Ouattara, des pillages, et le viol de militants politiques.

Il a ajouté que des experts de l’ONU des droits humains estiment que 400 personnes ont été tuées à Abidjan, avant la récente escalade de la violence dans la ville et que 150 d’entre elles sont mortes après avoir été visées délibérément avec des armes lourdes.

« Le problème actuel d’Abidjan est le vide sécuritaire », a déclaré M. Simonovic. « La plupart des policiers et des gendarmes ne sont pas à leur poste », a-t-il ajouté. Selon lui, la situation humanitaire semble plutôt désespérée.

Source : ONU (communiqué)

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