21 millions de victimes du travail forcé dans le monde

Près de 21 millions de personnes sont victimes de travail forcé dans le monde, prises au piège d’emplois qui leur ont été imposés par la contrainte ou la tromperie et qu’elles ne peuvent quitter, indique une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT). la tête du Programme d’action spécial pour combattre le travail forcé du Bureau international du travail (BIT), Beate Andrees a expliqué que cette nouvelle étude s’appuie sur des données plus affinées grâce aux progrès méthodologiques réalisés depuis la dernière estimation mondiale, en date de 2005.

« Nous avons fait beaucoup de chemin au cours des sept dernières années. Nous avons également veillé à ce que la plupart des pays se dotent dans l’intervalle d’une législation qui considère le travail forcé, la traite d’êtres humains et les pratiques assimilables à l’esclavage comme autant d’infractions pénales».

La région d’Asie-Pacifique concentre le plus grand nombre de travailleurs forcés dans le monde 11,7 millions (56%) de l’effectif global, suivie d’Afrique avec 3,7 millions (18%) et de l’Amérique latine avec 1,8 million de victimes (9%). A l’échelle mondiale, 5,5 millions de mineurs (26%) seraient soumis au travail forcé.

C’est toutefois en Europe centrale et orientale et dans la Communauté des états indépendants (CEI) que le nombre de victimes pour 1 000 habitants est le plus élevé, avec respectivement 4,2 et 4 pour 1 000 habitants. Il est plus faible dans les économies développées et dans l’Union européenne, avec 1,5 pour 1 000, révèle l’étude.

Si cette prévalence relativement élevée dans cette partie de l’Europe et dans les pays de la CEI peut s’expliquer par le fait que la population y est bien moins importante qu’en Asie, nombreuses cependant sont les informations qui font état de trafic de main-d’uvre à des fins d’exploitation économique et sexuelle et de travail forcé imposé par l’tat.

Près de 1,5 million de travailleurs forcés (7%) se trouveraient dans les pays développés et dans l’Union européenne, 1,6 million de personnes (7%) dans la région formée par les pays d’Europe centrale et orientale et la CEI. On estime à environ 600 000 (3%) les victimes au Moyen-Orient.

Mme Andrees souligne que l’attention devrait dorénavant se porter sur une meilleure identification et une poursuite plus efficace du travail forcé et des délits connexes tels que la traite humaine. «Réussir à mener des poursuites à l’encontre des quelques individus qui entraînent dans la misère tant de victimes demeure difficile mais cela doit changer. Nous devons aussi nous assurer que le nombre des victimes n’augmente pas avec cette crise économique qui fragilise de plus en plus les gens face à des pratiques détestables», a-t-elle ajouté.

Le travail forcé est le terme utilisé par la communauté internationale pour décrire des situations dans lesquelles les personnes impliquées femmes et hommes, filles et garçons doivent travailler contre leur gré, contraints par leur recruteur ou leur employeur, par exemple en utilisant la violence ou la menace de violences, ou par des moyens plus subtils comme le surendettement, la confiscation des papiers d’identité ou des menaces de dénonciation aux services d’immigration. Ces situations peuvent aussi relever de la traite d’êtres humains ou de pratiques comparables à l’esclavage, qui sont similaires même si elles ne sont pas identiques au sens juridique. Le droit international stipule que le fait d’exiger du travail forcé est un crime et doit être puni par des sanctions proportionnées à la gravité du délit.

Source : OIT (communiqué)

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