Virus Zika

Depuis quelques mois, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) suit la progression du virus Zika à travers le monde, et notamment en Amérique latine. Ce virus, transmis par les moustiques, serait susceptible de provoquer de graves malformations congénitales chez les nouveaux-nés.L’OMS considère qu’il s’agit d’une urgence de santé publique mondiale et recommande de se protéger contre les moustiques, mais pas seulement.
En effet, alors que 80 % des malades n’ont pas de symptômes du virus, et qu’il est ainsi très difficile de suivre l’évolution de l’épidémie, les seules réponses possibles d’après les scientifiques sont d’éviter de faire des enfants et de pratiquer l’avortement thérapeutique. Le temps de trouver une réponse médicale, rapidement, c’est à dire vaccins et traitements efficaces pour stopper l’épidémie.
L’Union européenne vient de créer un groupe de travail scientifique en ce sens, mais par définition, il n’y a aucune manière de connaître la date de mise en oeuvre de ces traitements.
Or, les pays les plus touchés par le virus – Brésil (1,5 million de cas déjà détectés), Colombie, Salvador – ne permettent pas, dans leurs lois, l’avortement, y compris pour raisons thérapeutiques. Un déni des droits humains fondamentaux qui détourne des voies sanitaires officielles un million d’avortements chaque année, au moins, au Brésil, selon des estimations.
La transmission du virus ne se fait pas que par moustique, mais aussi par voie sexuelle. Par exemple, un homme peut contaminer sans le savoir sa femme enceinte, laquelle est susceptible de contaminer son enfant à naître. On imagine ainsi un grand nombre de cas de malformations à venir si l’on ne fait rien.
Face à ces facteurs combinés, les deux solutions sont donc à privilégier : arrêter de faire des enfants durant l’épidémie, et permettre l’avortement – donc l’inscrire en urgence dans la loi là où il n’est toujours pas autorisé, ce qui fait débat dans ces pays -, au moins thérapeutique dans un premier temps.
La bonne réponse ne viendra pas des opposants habituels à la science et aux droits humains et notamment des femmes que sont les groupes religieux et les églises et sectes de toutes sortes. Elle sera scientifique, comme souvent.

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