Atlas des zones riches en biodiversité et stockant le carbone

Un nouvel atlas du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) montre comment la protection des écosystèmes riches en carbone peut à la fois combattre le changement climatique et la perte de biodiversité.« En localisant les endroits où des hautes densités de carbone chevauchent des hauts niveaux de biodiversité, l’atlas met en lumière les endroits où les gouvernements et les investisseurs peuvent aborder deux crises pour le prix d’une », a dit vendredi Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.

« La nature a passé des millions d’années à perfectionner la capture et le stockage de carbone dans les forêts, les terres de tourbe, les sols et les océans tout en faisant évoluer la biodiversité, centrale pour des écosystèmes sains et économiquement productifs. Les méthodes technologiques pour la capture et le stockage auront leur rôle à jouer, mais les retours les plus importants et étendus reviendront sur des investissements dans les systèmes naturels de capture et de stockage de carbone et leur optimisation », indique un communiqué, qui explique que près de 20% des émissions de gaz à effet de serre sont le résultat de la déforestation.

L’atlas Carbone et Biodiversité a été produit par le Centre de surveillance continue de la conservation mondiale de la nature (UNEP-WCMC) avec le soutien du gouvernement allemand et des fonds initiaux de la Humane Society International. Il est disponible sur papier et en version électronique sur l’internet à l’adresse www.unep-wcmc.org).

Premier du genre, il arrive au moment où les états membres de l’ONU sont réunis à Poznan (Pologne) pour des négociations pour une convention sur le climat ». Les négociateurs cherchent notamment à promouvoir le financement du Programme pour la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD) dans un accord post-2012 sur le climat.

L’Atlas inclut des cartes régionales ainsi que des cartes nationales pour six pays tropicaux indiquant les endroits où le stockage de carbone est élevé et coïncide avec des régions d’importance pour la biodiversité. On estime que les écosystèmes terrestres de la planète stockent 2 000 milliards de tonnes (gigatonnes) de carbone (GtC) dans la biomasse au-dessus du sol et dans le sol, avec une proportion importante de ce carbone localisée dans les écosystèmes tropicaux.

Les Andes tropicales, par exemple, sont le ‘point chaud’ de biodiversité le plus riche et varié du monde alors que la forêt vierge de l’Amazone, la zone continue de forêt pluviale la plus vaste du monde, héberge environ un quart des espèces terrestres du monde. Les zones riches en biodiversité des Andes tropicales et de l’Amazone représentent 11% du stock total de carbone dans les Néotropiques.

En Afrique tropicale, plus de 60% des régions riches en biodiversité sont dans des zones riches en carbone, qui contiennent un total de 18 milliards de tonnes de carbone. L’utilisation des mêmes techniques que celles utilisées dans l’atlas permettrait d’identifier les endroits où les zones à haute densité de carbone chevauchent celles à haute densité de grands singes afin d’identifier les zones où les investissements du REDD pourraient aussi bénéficier à la conservation des grands singes.

Les cartes nationales illustrent les différentes manières d’identifier les zones d’importance pour la biodiversité et les endroits où elles coïncident avec des zones riches en carbone. En Tanzanie, les zones clés pour la biodiversité contiennent 17% des stocks nationaux de carbone.

Les zones protégées du Vietnam couvrent 32% des terres identifiées comme ayant des valeurs élevées tant pour le carbone que pour la biodiversité, démontrant la valeur potentielle du système de zones protégées pour atteindre les objectifs tant en matière de carbone que de biodiversité.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la carte montre que le centre du pays, riche en biodiversité, contient également des zones étendues de stocks élevés de carbone. Elle montre également que les zones protégées existantes chevauchent seulement 14% des zones riches en carbone.


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Source : PNUE

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