RDC : Les nouveaux combats gênent le travail des agences humanitaires

La violence qui continue dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) gêne considérablement le travail des agences humanitaires pour atteindre plus d’un million de personnes déplacées dans la région.Malgré un cessez-le-feu des rebelles, les combats ont de nouveau repris dans la province du Nord Kivu au cours des derniers jours entre les troupes gouvernementales, leurs milices alliées et les rebelles. Plus de 250 000 personnes, dont plus de 100 000 ces six derniers jours, ont dû fuir les combats qui ont commencé fin août.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) s’est déclaré vendredi toujours extrêmement inquiet quant à la sécurité de quelque 65 000 civils déplacés dans les camps de Kibati au nord de la ville de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. L’agence des Nations Unies craint que la population civile, déjà confrontée à une situation humanitaire désespérée, ne soit prise dans des tirs croisés si des combats reprenaient dans la région.

Le HCR à Genève a reçu des informations de son bureau de Goma, selon lesquelles des coups de feu ont été entendus vendredi matin aux alentours des camps de Kibati. La distribution d’aide a été interrompue. Les tirs ont cessé après 30 minutes environ, selon des employés du HCR sur place. Ceux-ci ont cependant indiqué que des déplacés ont continué à quitter le camp pour se diriger vers Goma, vers le sud.

Le HCR étudie la possibilité d’ouvrir un autre camp à l’ouest de Goma si la situation devenait intenable dans les deux camps de Kibati, a indiqué le porte-parole de l’agence, Ron Redmond lors d’un point de presse à Genève.

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a signalé vendredi une hausse des cas de choléra dans les camps de déplacés à Goma en quelques jours. L’UNICEF continue de renforcer la distribution d’eau potable et de tablettes de purification d’eau et l’installation de latrines. La diarrhée est la troisième cause de mortalité chez les enfants en RDC. L’UNICEF a également démarré une campagne de vaccination contre la rougeole auprès de 13 000 enfants à Kibati. La rougeole et la pneumonie sont les deux principales causes de mortalité infantile, notamment chez les enfants de moins de cinq ans.

L’UNICEF s’est également déclaré dit inquiet du recrutement forcé d’enfants de 14 à 17 ans par des milices pour participer aux combats et le recrutement de filles pour qu’elles deviennent des esclaves sexuelles.

De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s’est déclaré préoccupé par les informations concernant les viols comme arme de guerre. Selon l’ONG Care, plus de 3 500 cas de violence sexuelle ont été signalés dans le Nord-Kivu entre janvier et septembre 2008. Les viols ne sont pas systématiquement signalés parce que les femmes violées sont rejetées par leurs familles et leurs villages.

Source : UNHCR, ONU

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