La recherche et développement progresse dans le monde

En hausse au niveau mondial, le nombre de chercheurs a augmenté de 56% dans les pays en développement entre 2002 et 2007, selon une nouvelle étude publiée par l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU). En comparaison, leur nombre n’a progressé que de 8,6% dans les pays développés au cours de la même période.En cinq ans, le nombre de chercheurs dans le monde a sensiblement augmenté : il est passé de 5,8 à 7,1 millions. Cette augmentation profite d’abord aux pays en développement : on y comptait en effet 2,7 millions de chercheurs en 2007, contre 1,8 million cinq ans auparavant. La part mondiale de ces pays représente désormais 38,4%, contre 30,3% en 2002.

C’est en Asie que cette hausse est la plus significative puisque la part de ce continent est désormais de 41,4%, contre 35,7% en 2002. Elle est principalement due à l’augmentation du nombre de chercheurs en Chine, passé de 14 à 20% en cinq ans. Cette évolution se fait en revanche au détriment de l’Europe et du continent américain, qui ont vu leur part passer respectivement de 31,9 à 28,4% et de 28,1 à 25,8%.

« Cette progression du nombre de chercheurs, notamment dans les pays en développement, est une bonne nouvelle. L’UNESCO ne peut que s’en féliciter même si la place des femmes dans la science, que l’Organisation cherche à promouvoir notamment à travers son Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, reste encore trop faible », a déclaré la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.

D’après l’étude que vient de publier l’ISU les femmes représentent en effet un peu plus du quart des chercheurs (29%) dans le monde mais cette moyenne cache de nombreuses disparités régionales. Ainsi l’Amérique latine excède-t-elle largement cette proportion avec 46% de femmes parmi ses chercheurs. Cinq pays atteignent la parité : l’Argentine, Cuba, le Brésil, le Paraguay et le Venezuela.

En Asie, les femmes ne représentent que 18% de la population des chercheurs avec de fortes disparités : 18% dans l’Asie du Sud tandis que les pays d’Asie du Sud Est revendiquent 40% et la plupart des pays d’Asie centrale autour de 50%. En Europe, seuls cinq pays atteignent la parité : l’ex-République yougoslave de Macédoine, la Lettonie, la Lituanie, la République de Moldova et la Serbie. Dans la Communauté des Etats indépendants, la participation des femmes atteint 43% alors qu’en Afrique, elle est estimée à 33%.

Parallèlement, les investissements en recherche et développement (R-D) progressent. Globalement, le pourcentage du PIB consacré à la R-D a augmenté significativement dans la plupart des pays.

En 2007, 1,74% du Produit intérieur brut (PIB) étaient consacrés à ce poste (1,71% en 2002). Si la plupart des pays en développement investissent moins d’1% de leur PIB en R-D, il existe des exceptions telles que la Chine (1,5%) et la Tunisie (1%).

La moyenne en Asie atteignait 1,6% en 2007, tirée par de gros investisseurs comme le Japon (3,4%), la République de Corée (3,5%) et Singapour (2,6%). L’Inde en revanche consacrait en 2007 seulement 0,8% de son PIB à la R-D.

En Europe, cette part varie de 0,2% dans l’ex République yougoslave de Macédoine à 3,5% en Finlande ou 3,7% en Suède. L’Autriche, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Islande et la Suisse se situent entre 2 et 3%.

En Amérique latine, le Brésil arrive en tête (1%), suivi par le Chili, l’Argentine et le Mexique.

Les dépenses en R-D restent quant à elles largement concentrées dans les pays industrialisés. L’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon représentent en effet presque 70% de ces dépenses.

Il est à noter également que dans la plupart des pays développés, les activités de R-D sont financées par le secteur privé. En Amérique du Nord, ce dernier finance ainsi plus de 60% de toutes les activités de R-D. En Europe, cette part est de 50%. En Amérique latine et dans les Caraïbes, elle est généralement comprise entre 25 et 50%. En Afrique en revanche, la recherche est principalement financée par les fonds publics.

Ces résultats témoignent de l’importance croissante accordée à l’innovation au sens large par de très nombreux pays. « Les responsables politiques semblent être de plus en plus conscients que l’innovation est un élément clé de la croissance économique au point de fixer des objectifs chiffrés dans ce domaine, analyse Martin Schaaper, spécialiste de programme à l’Institut de statistique de l’UNESCO, l’un des auteurs de cette étude.

La Chine, qui a prévu de consacrer 2% de son PIB à la recherche et au développement d’ici 2010 et 2,5% d’ici 2020 en est l’illustration la plus marquante. Elle est en passe d’y parvenir. Le Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et de la technologie, qui prévoit d’affecter 1% du PIB à la R-D, en est un autre exemple. L’objectif fixé par l’Union européenne – 3% du PIB d’ici 2010- semble en revanche hors d’atteinte puisqu’il est passé en cinq ans de 1,76 à 1,78% ».

Source : UNESCO, ONU

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