Haïti : un mois après, les besoins humanitaires sont toujours énormes

Un mois après le séisme qui a frappé Haïti, de nombreuses vies ont été sauvées grâce à la générosité de la communauté internationale et au courage de la population haïtienne, mais les besoins humanitaires sont toujours énormes en raison de l’ampleur des destructions, a estimé vendredi 12 février le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).Une journée de deuil était observée vendredi en Haïti pour marquer cette date. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a encouragé tous les employés de l’ONU à faire une donation volontaire pour aider les employés de l’Organisation et leurs familles touchés par le séisme.

L’argent sera versé au Fonds commémoratif de l’ONU créé en 1988 grâce au prix Nobel de la Paix attribué aux forces du maintien de la paix des Nations Unies.

Selon les estimations du gouvernement haïtien, le séisme du 12 janvier a fait plus de 210 000 morts et 300 000 blessés. L’ONU estime que plus de 3 millions de personnes ont été affectées et que 2 millions ont besoin d’aide alimentaire. Plus d’1.1 million de personnes sont sans-abri.

« La générosité dont le monde a fait preuve dans les premiers jours et les premières semaines après le séisme est toujours nécessaire. Il y a toujours des centaines de milliers de gens en Haïti qui ont faim et ont besoin d’un abri adéquat », a dit le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes, qui se trouvait vendredi en Haïti.

Le Programme alimentaire mondial (PAM)a pour l’instant fourni de l’aide alimentaire à 2.5 millions de personnes à Port-au-Prince et aux alentours. Par ailleurs, l’appel de fonds d’urgence lancé en janvier par les Nations Unies a été pourvu à hauteur de 95% et un appel révisé est actuellement en cours d’élaboration, a précisé OCHA.

La Stratégie internationale des Nations Unies de prévention des catastrophes (UNISDR) estime que 10% de l’aide humanitaire devraient être consacrés à la construction de maisons, d’hôpitaux et d’écoles plus sûrs et capables de résister à des catastrophes.

« Plus que jamais, Haïti est dans une situation vulnérable alors que les saisons des pluies et des ouragans approchent. Il y a une grande urgence à porter une attention particulière à la sécurité des structures accueillant temporairement des écoles, des hôpitaux et des camps », a dit Margareta Wahlström, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la prévention des catastrophes.

« Les camps doivent être construits dans des endroits sûrs avec des matériaux résistants et des systèmes de drainage appropriés pour être en mesure de résister à la prochaine saison des ouragans », a-t-elle ajouté.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fixé début avril comme date-butoir pour la reprise des cours dans les écoles des zones les plus touchées.

« Certaines écoles seront certainement ouvertes d’ici là et nous mettrons en place un programme d’apprentissage accéléré afin que l’année scolaire ne soit pas perdue », a dit un porte-parole de l’UNICEF à Port-au-Prince, Roshan Khadivi, au Centre d’actualités de l’ONU.

Selon l’UNICEF, seules 10% des écoles à Port-au-Prince fonctionnaient au 1er février et environ 40% à Jacmel. Avec l’aide du ministère haïtien de l’Education, l’UNICEF a installé des tentes qui vont servir de salles de classe avant la saison des pluies et des ouragans. D’ici là, l’agence espère que des espaces temporaires pouvant être utilisés pendant un an ou deux seront construits.

Selon l’ONU, la sécurité s’est améliorée en Haïti, alors que les 3 500 casques bleus supplémentaires que le Conseil de sécurité a décidé le mois dernier d’envoyer sont en cours de déploiement. « 900 militaires du Brésil arrivent aujourd’hui et demain », a déclaré jeudi le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, lors d’une conférence de presse à New York.

Une compagnie d’ingénieurs du Japon comptant 190 militaires est en route ainsi que des unités de Corée du Sud (240 militaires) et de République dominicaine (150 militaires), a-t-il ajouté. Le Bangladesh, Israël, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne ont promis 500 policiers et d’autres doivent arriver d’Inde, du Pakistan, du Rwanda et de Turquie.

Le chef par intérim de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, s’est dit pour sa part inquiet au sujet des 5.000 prisonniers qui se sont échappés lors du séisme. Ils seraient responsables d’une hausse des viols dans des camps de déplacés et d’affrontements pour contrôler les quartiers. Pour l’instant, 200 d’entre eux ont été capturés.

De leur côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont appelé les pays concernés à maintenir la suspension de tous les retours non volontaires en Haïti en raison de la crise humanitaire qui n’est pas terminée.

Source : ONU (communiqué)

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