Sida : nombre record de personnes en traitement

Trente ans après la découverte de la maladie, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) estime que l’accès au traitement est en train de transformer la lutte mondiale contre le virus.Selon un nouveau rapport publié vendredi et intitulé « Le Sida 30 ans après : un tournant pour les nations », l’ONUSIDA précise qu’environ 6,6 millions de personnes bénéficient d’un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, soit près de 22 fois plus qu’en 2001, ce qui constitue un nombre record de bénéficiaires. 

« L’accès au traitement va transformer la riposte au Sida dans les dix prochaines années. Nous devons investir pour accélérer l’accès au traitement du VIH et découvrir de nouvelles thérapies » a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, dans un communiqué.

« Le traitement antirétroviral recèle plus que jamais un potentiel pour changer la donne il empêche non seulement les gens de mourir, mais il stoppe aussi les nouvelles infections à VIH chez les hommes, les femmes et les enfants », a-t-il ajouté.

L’ONUSIDA estime à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH et à près de 30 millions le nombre de personnes décédées de causes liées à la maladie depuis l’annonce du premier cas le 5 juin 1981.

La publication de ce rapport fait suite à la publication, le 12 mai dernier, des résultats de l’essai HPTN052 qui ont révélé qu’une personne vivant avec le VIH qui prend un traitement antirétroviral réduit de 96% le risque de transmission du virus à son ou sa partenaire sexuel(le) non infecté(e).

Selon l’étude, 1,4 million de personnes (chiffre le plus élevé jamais enregistré sur une année) ont été mises sous antirétroviraux en 2010 et 420 000 enfants au moins recevaient un traitement antirétroviral à la fin 2010 ce qui représente une augmentation supérieure à 50% par rapport à 2008 (année pendant laquelle 275 000 enfants étaient sous traitement).

« Les pays doivent utiliser le meilleur de ce que la science peut offrir pour stopper les nouvelles infections à VIH et les décès liés au Sida », a pour sa part déclaré la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro.

« La riposte au Sida se situe à un tournant. L’objectif de parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH doit devenir une réalité d’ici à 2015 », a-t-elle ajouté.

Selon le rapport, le taux d’incidence du VIH a diminué de près de 25 % au niveau mondial entre 2001 et 2009. Il a été réduit de plus de 50% en Inde et de plus de 35% en Afrique du Sud, ces deux pays abritant le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH de leur continent.

Le rapport a révélé qu’au cours de la troisième décennie de l’épidémie, les populations ont commencé à adopter des comportements sexuels à moindre risque, ce qui traduit l’impact des efforts de prévention du VIH et de sensibilisation au virus. Cependant, des carences importantes subsistent. Les jeunes hommes sont plus susceptibles d’être informés au sujet de la prévention du VIH que les jeunes femmes. Des enquêtes démographiques et sanitaires récentes révèlent que l’on estime à 74% la proportion de jeunes hommes qui savent que les préservatifs sont efficaces pour prévenir l’infection au VIH, contre à peine 49% chez les jeunes femmes.

Selon le rapport, les investissements engagés dans la riposte au VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont été multipliés par presque 10 entre 2001 et 2009, passant de 1,6 milliard de dollars à 15,9 milliards de dollars. Cependant, les ressources internationales consacrées à la lutte contre le VIH ont diminué en 2010. Bon nombre de pays à revenu faible sont massivement dépendants des financements externes. Dans 56 pays, les donateurs internationaux apportent 70% au moins des ressources consacrées à la riposte au VIH.

« Je suis inquiet du fait que les investissements internationaux diminuent à un moment où les résultats positifs de la riposte au Sida profitent aux personnes », a déclaré M. Sidibé. « Si nous n’engageons pas des fonds aujourd’hui, les montants qui devront être investis à l’avenir seront plusieurs fois plus élevés », a-t-il prévenu.

Source : ONUSIDA (communiqué)

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