Six millions de personnes vaccinées contre la fièvre jaune au Mali

Une campagne d’une semaine visant à vacciner 5.7 millions de personnes dans la partie méridionale du Mali doit commencer vendredi. Pour la première fois, une telle campagne de vaccination de masse sera menée grâce à une collaboration « sud-sud » : le seul fabricant sud américain du vaccin antiamaril, la firme brésilienne Bio Manguinhos, fournira en effet la moitié des doses de vaccin nécessaires.

En tout, 5.7 millions de personnes seront vaccinées dans les 33 districts méridionaux par des équipes sanitaires locales et des volontaires et un large appui de terrain sera apporté par l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la branche malienne de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge », indique un communiqué publié hier à Bamako.

Selon les estimations, les taux de couverture vaccinale actuels sont de 48 % dans les districts où les enfants de moins de 15 ans ont été vaccinés en 2006 et beaucoup plus faibles encore dans les districts où ils ne l’ont pas été.

La campagne de vaccination doit durer une semaine, du 12 au 18 avril.

Une fois qu’elle aura été menée à bien, le risque de flambée de fièvre jaune au Mali sera beaucoup plus faible pendant 10 ans au moins, et pendant bien plus longtemps si des programmes de vaccination systématique étendus à la vaccination antiamarile sont poursuivis à long terme.

La campagne de vaccination de masse au Mali s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Initiative contre la fièvre jaune, l’Alliance GAVI ayant fourni un appui de millions pour réduire massivement le nombre de sujets à risque en Afrique occidentale.

Le Mali est le troisième pays après le Togo et le Sénégal à entreprendre une campagne de vaccination préventive nationale dans le cadre de l’Initiative et d’autres pays suivront dès qu’on disposera de stocks de vaccins suffisants.

La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise à l’homme par un moustique infecté. L’infection ne provoque pas nécessairement une pathologie, et celle-ci peut être bénigne ou grave ; en cas d’affection grave, la fièvre jaune est mortelle pour 20 à 50 % des malades.

Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique connu contre la fièvre jaune, mais le vaccin antiamaril permet d’éviter la maladie et offre une protection pendant 10 ans au moins.

En raison de la gravité de la maladie, même un seul cas (comme l’a signalé le Mali en 2007) constitue une préoccupation pour la santé publique.

La fièvre jaune est endémique dans les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud, 44 pays étant considérés comme exposés au risque (33 en Afrique et 11 en Amérique du Sud).

La menace pour la santé publique ne disparaît que si les taux de vaccination antiamaril dans les zones à risque atteignent au moins 60 à 80 %. On considère actuellement que 610 millions de personnes sont exposées au risque de fièvre jaune en Afrique.

Les 12 pays participant à l’Initiative contre la fièvre jaune sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Mali, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

Source : OMS

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