Gaza : L’ONU suspend ses activités après des tirs israéliens contre un convoi

L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a suspendu jeudi ses activités humanitaires à Gaza après des tirs israéliens contre un convoi qui ont tué un de ses employés, des tirs condamnés par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.« Le Secrétaire général condamne des tirs des forces de défense israéliennes contre un convoi humanitaire des Nations Unies à Gaza, ayant entraîné la mort d’un employé de l’UNRWA et blessé deux autres employés », selon une déclaration de la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas. Dans un incident séparé, le chef mécanicien de l’UNRWA a été tué chez lui lundi. Depuis que le conflit a commencé il y a 13 jours, quatre employés locaux de l’UNRWA ont été tués.

« L’ONU est en contact étroit avec les autorités israéliennes concernant une enquête complète sur ces incidents et sur la nécessité de mesures urgentes pour les éviter à l’avenir », précise Mme Montas.

« Le Secrétaire général appelle une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat pour faciliter un accès complet et sans entrave à l’aide humanitaire et pour permettre aux travailleurs humanitaires de travailler en toute sécurité et atteindre les personnes dans le besoin. L’UNRWA a été forcée de suspendre la distribution de nourriture alors qu’il ne peut pas garantir la sécurité de ses employés », ajoute-t-elle dans sa déclaration.

Selon elle, « cette situation qui met l’ONU dans l’incapacité de fournir une assistance dans cette crise humanitaire qui empire est inacceptable ».

Lors d’une conférence de presse par liaison vidéo depuis Gaza, le directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, John Ging, a déclaré que la décision de suspendre les opérations humanitaires avait été très difficile à prendre. « La population est dans une situation terrible et a vraiment besoin de notre aide. Mais nous avons aussi des responsabilités à l’égard de nos employés », a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas faire confiance aux engagements verbaux fermes donnés par la partie israélienne », alors que des travailleurs humanitaires ont été la cible de l’armée israélienne malgré son feu vert aux convois humanitaires.

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes, a déclaré que ces incidents tragiques devaient faire l’objet d’une enquête.

Il a par ailleurs estimé que l’accalmie quotidienne de trois heures instaurée par l’armée israélienne avait été « utile pour la population civile pour se nourrir et se soigner ». « Mais cela ne fait pas une grande différence pour nous du côté des opérations humanitaires car cela ne dure pas assez longtemps », a-t-il ajouté.

Il a indiqué que selon les chiffres fournis par le ministère palestinien de la santé à Gaza, le nombre de morts atteint désormais 758, dont 257 enfants et 56 femmes. Selon lui ces chiffres sont crédibles. D’autre part, selon l’UNRWA, 750 000 personnes n’ont plus d’eau courante à Gaza et tous les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs 24 heures sur 24.

En attendant, le Secrétaire général Ban Ki-moon a poursuivi jeudi ses efforts sans relâche avec les dirigeants mondiaux pour obtenir un cessez-le-feu, a indiqué Michèle Montas lors de son point de presse quotidien à New York.

Jeudi matin, M. Ban a appelé le ministre saoudien des affaires étrangères, le Prince Fahd. La veille il avait eu des entretiens avec la Secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et les ministres des affaires étrangères du Royaume-Uni, d’Egypte, de France, de Jordanie, de Norvège, d’Arabie saoudite et de Turquie.

Par ailleurs, dans une lettre au représentant permanent d’Israël aux Nations Unies, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Kiyo Akasaka, a demandé au gouvernement israélien d’autoriser l’accès immédiat des médias internationaux à Gaza. Il a rappelé la résolution 1738 du Conseil de sécurité qui appelle toutes les parties impliquées dans des situations de conflit à respecter l’indépendance professionnelle et les droits des journalistes.

Source : ONU

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