L’aide au développement est efficace dans la lutte contre le paludisme

L’augmentation de l’engagement financier international (1,7 milliard de dollars en 2009, contre 730 millions en 2006) a permis une extension spectaculaire des interventions de la lutte antipaludique dans plusieurs pays, avec des réductions mesurables du fardeau de cette maladie, selon un rapport publié mardi 15 décembre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le « Rapport mondial sur le paludisme 2009 » révèle que, ces dernières années, il y a eu des progrès sensibles dans la distribution des moustiquaires et des traitements antipaludiques indispensables, mais que les sommes disponibles restent en deçà des 5 milliards de dollars annuels nécessaires pour garantir une couverture élevée et avoir un impact maximal à l’échelle mondiale.

La directrice générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a estimé que les conclusions de ce rapport autorisaient un optimisme prudent : « S’il reste encore beaucoup à faire, les données présentées ici indiquent que l’augmentation énorme du financement de la lutte antipaludique entraîne une extension rapide des outils à notre disposition aujourd’hui. Cette évolution est également très favorable à l’amélioration de la santé, notamment celle des enfants en Afrique subsaharienne. En bref, l’aide au développement pour la santé est efficace.»

Par rapport à 2006, le rapport constate une augmentation du nombre de moustiquaires et de traitements antipaludiques indispensables distribués en 2007 et 2008. Davantage de foyers africains (31%) possèdent au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide et le nombre d’enfants de moins de 5 ans protégés par des moustiquaires en 2008 (24%) a augmenté par rapport aux années précédentes. L’utilisation des associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine (ACT) augmente, mais reste tout de même à un faible niveau dans la plupart des pays africains, où elles sont dispensées à moins de 15% des enfants ayant de la fièvre.

Là où il y a eu une extension des interventions qui ont fait leur preuve et où des systèmes de surveillance sont opérationnels, on a constaté des effets remarquables.

Dans les pays et territoires ayant institué une couverture élevée de la distribution des moustiquaires et des traitements (comme l’rythrée, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, la Zambie, Zanzibar en Tanzanie), on a enregistré une baisse de 50% du nombre des cas de paludisme et des décès (objectif fixé par l’Assemblée mondiale de la Santé pour 2010).

La forte diminution du nombre des cas de paludisme et des décès est allée de pair avec une baisse considérable de la mortalité des moins de 5 ans, toutes causes confondues. On peut en déduire que les efforts intensifs pour combattre le paludisme sont susceptibles d’aider de nombreux pays africains à obtenir d’ici 2015 une diminution des deux tiers de la mortalité des enfants, telle qu’elle a été fixée dans les Objectifs du Millénaire pour le développement.

Selon le rapport, on a établi un lien entre l’ampleur de l’aide extérieure et la baisse de l’incidence du paludisme. Pourtant, les financements restent souvent concentrés sur des pays relativement petits, à faible charge de morbidité. Il faut donc viser davantage la réussite dans les grands pays, où l’on recense la plupart des cas de paludisme et des décès.

Le rapport relève que la communauté mondiale doit d’urgence financer en totalité le Plan mondial d’action contre le paludisme pour préserver les premiers acquis et atteindre en 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement. Par rapport à toutes les autres, la région africaine a bénéficié de la plus forte augmentation du financement, grâce aux investissements du Fonds mondial, de l’Initiative du président des tats-Unis contre le paludisme et d’autres organismes.

Source : OMS

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