Sida : éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant est possible

L’élimination presque totale de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est un objectif qui peut être réalisé d’ici 2015 si les progrès continuent au même rythme, souligne lundi le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.« Un monde dans lequel plus aucun enfant ne naît séropositif est véritablement possible d’ici à 2015 », a déclaré le professeur Michel Kazatchkine, Directeur Exécutif du Fonds. « Il est également possible aujourd’hui d’envisager un monde qui ne connaît plus de décès liés au paludisme », a-t-il ajouté.

« De plus en plus de pays ont connu une réduction de 50% du nombre de décès liés au paludisme au cours des deux années passées. Nous n’avons observé de corrélation plus rapide entre les investissements des donateurs et les résultats dans aucun autre domaine de développement que la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », a-t-il dit.

La tuberculose, en diminution dans de nombreux pays, pourrait être endiguée, ce qui permettrait d’atteindre l’objectif visant à réduire de moitié la prévalence de la maladie d’ici à 2015.

Ces projections, présentées dans le rapport « Le Fonds mondial 2010, innovation et impact, synthèse des résultats » publié aujourd’hui, vont dépendre non seulement de l’augmentation des investissements réalisés dans le domaine de la santé pour ce qui concerne les trois pandémies mais aussi de leur accroissement afin de parvenir aux résultats escomptés.

Selon le rapport, chaque jour les programmes financés par le Fonds mondial sauvent au moins 3 600 vies. Depuis la création du Fonds mondial en 2002, environ 4,9 millions de vies ont ainsi été sauvées. Autant de vies qui auraient été perdues sans le recours aux programmes financés par le Fonds mondial.

« Le Fonds mondial a des exigences de résultats. Ce rapport montre clairement que les investissements mobilisés par la communauté internationale font réellement une différence » a déclaré Michel Sidibé, Directeur Exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

« Toutefois la pandémie de sida est loin d’être terminée dans nombre de pays et sans un financement total des besoins du Fonds mondial, le rêve que nous partageons de parvenir à l’accès universel à la prévention du VIH et aux traitements pourrait devenir notre pire cauchemar, mettant alors en jeu la vie de millions de personnes qui bénéficient actuellement de traitement et en péril la vie de millions de femmes enceintes qui seraient alors dans l’incapacité de protéger leur bébé d’une transmission du virus lors de leur accouchement », a-t-il averti.

Fin décembre 2009, les programmes financés par le Fonds mondial avaient permis à 2,5 millions de personnes de bénéficier d’un traitement antirétroviral, de fournir des traitements à 6 millions de personnes atteintes de la tuberculose active et de distribuer 104 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides pour prévenir le paludisme.

En plus d’avoir permis de sauver 3 600 vies chaque jour, les programmes ont également permis d’éviter de nouvelles infections et d’apaiser les pertes économiques des familles les plus vulnérables dans 144 pays.

Etabli sous la forme d’un partenariat public-privé pour mobiliser la communauté internationale et intensifier la riposte aux trois épidémies mondiales, le Fonds mondial contribue ainsi à la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD). Fin 2009, il avait consacré 10 milliards de dollars pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Les progrès réalisés pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme obtenus grâce aux investissements faits ont également eu un impact positif sur la réduction de la mortalité infantile et sur la santé maternelle. Les OMD stipulent que d’ici à 2015 la propagation des trois principales maladies doit avoir été stoppée et que la tendance doit être inversée, que la mortalité infantile connaisse une réelle diminution et que la santé maternelle connaisse également une réelle amélioration partout dans le monde.

Les investissements réalisés par le Fonds mondial ont permis de réelles contributions dans la réduction des principales causes de mortalité infantile et de santé maternelle. Ceci est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où le VIH, la tuberculose et le paludisme sont responsable de 52% des décès chez les femmes en âge de procréer et où le paludisme à lui seul est responsable de 16 à 18% de la mortalité infantile.

Source : ONUSIDA (communiqué)

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