Sahel : il faut traiter les causes des crises alimentaires

Au dernier jour de sa visite au Niger, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé à des solutions durables s’attaquant aux causes profondes des crises alimentaires récurrentes dans la région africaine du Sahel.« La malnutrition n’est pas seulement un problème lié à un manque de nourriture, elle est aussi liée à la maladie, au manque d’eau potable, au manque d’information », a-t-elle souligné samedi, alors que le monde célébrait la Journée mondiale de l’alimentation.

« Au fil des années, nous sommes devenus très efficaces pour répondre aux besoins immédiats. Nous avons maintenant besoin d’être meilleurs pour construire des liens entre opérations de secours d’urgence et développement », a-t-elle ajouté.

Samedi, Valerie Amos s’est rendue dans la ville de Toumour, à 1500 km à l’est de la capitale, Niamey, dans la région de Diffa, où elle a pu visiter des centres de santé dans lesquels les enfants malnutris reçoivent une aide alimentaire spécialisée.

Depuis plusieurs mois, le Niger, comme les autres pays du Sahel, est touché par une crise alimentaire qui affecte directement la moitié de la population. Grâce à l’aide internationale d’urgence, la famine a toutefois été évitée. Près de 5 millions de Nigériens ont reçu une aide alimentaire, 220 000 enfants de moins de cinq ans ont été traités pour malnutrition sévère dans 800 centres spécialisés qui ont été mis en place sur le territoire.

Pour le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de nombreuses familles devront encore faire face aux effets persistants de la pénurie alimentaire cette année et l’année prochaine. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, le défi consiste donc à trouver des solutions durables aux crises alimentaires récurrentes et à l’impact du changement climatique estime donc l’agence onusienne, qui rappelle que le Niger a connu des crises alimentaires périodiques au cours des trois dernières décennies.

Au cours de sa visite au Niger, destinée à attirer l’attention de la communauté internationale sur le sort de 10 millions de personnes vivant au Sahel, la région du monde la plus pauvre, Valerie Amos s’est entretenue avec des hauts fonctionnaires nigériens, des responsables des agences de l’ONU et des organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur le terrain, ainsi que des représentants de pays donateurs. Lors de ces entretiens, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a encouragé la création de mécanismes d’alerte précoce et souligné la nécessité de construire des partenariats plus efficaces avec les communautés locales, en particulier avec les femmes.

Elle a également mis en garde le Niger sur les risques posés par une croissance trop forte de sa population, qui pourrait passer de 15 millions aujourd’hui à 50 millions en 2050. Selon Valerie Amos, une telle augmentation est « intenable » pour le Niger. Elle a donc appelé les autorités mettre en place de meilleures politiques de planification familiale.

« Notre défi commun est de trouver des solutions durables transversales qui assurent la survie des enfants au-delà de leur cinquième anniversaire, pour qu’ils deviennent adultes et mènent une vie productive », a-t-elle indiqué.

Source : ONU (communiqué)

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