À la surprise générale, Noursoultan Nazarbaïev a démissionné aujourd’hui 19 mars de son poste de président du Kazakhstan. Il détenait le pouvoir depuis 1984 – il avait alors 44 ans -, date à laquelle il devenait déjà Président du Conseil des ministres de la République socialiste soviétique kazakhe, avant de devenir Premier secrétaire du Parti communiste kazakh en 1989 – donc de facto dirigeant du territoire, puis enfin Président de la République du Kazakhstan le 24 avril 1990, à l’indépendance du pays issue du morcellement de l’ex-URSS.
Il a dirigé son pays d’une main autoritaire durant près de trois décennies, digne héritier d’un système dictatorial qu’il a renforcé au fil des ans. Manifestations interdites, droits humains déniés, corruption généralisée au profit de sa famille et de la clique qui l’entoure, violences policières, emprisonnement des opposants… Bref, un dictateur sans partage, mégalomane par ailleurs, avec notamment le déménagement de la capitale située à Almaty vers Astana, au coeur des steppes désertiques du centre du pays.
Son remplaçant, Kassym-Jomart Tokaïev, était President du Sénat du Parlement de la République du Kazakhstan, et est automatiquement devenu Président de la république par intérim. Issu du même sérail politique corrompu, peut-on espérer un changement radical et une véritable démocratisation du régime ? C’est peu probable, tant que l’ancien président et d’influents membres de sa famille resteront proches du pouvoir.
Modification – 20 mars 2019 :
Le 20 mars, le nouveau président a proposé que la capitale soit renommée « Noursoultan » en l’honneur de son prédécesseur, ce qui a été accepté par le parlement. Par ailleurs, la fille de l’ancien dictateur, Dariga Nazarbaïeva, est devenue Présidente du Sénat, en remplacement de Kassym-Jomart Tokaïev.
