RDC : 100 000 déplacés à cause des récents combats dans le Nord-Kivu

Environ 100 000 personnes, dont 60% d’enfants, ont fui leurs maisons à cause des violents combats entre groupes armés la semaine dernière dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), et leur situation est désespérée, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).Au cours des deux derniers mois, 250 000 personnes ont dû abandonner leurs maisons, portant le nombre total de déplacés autour d’un million, soit 20% de la population du Nord-Kivu, a ajouté l’agence des Nations Unies dans un communiqué.

Des milliers de déplacés ont très à manger depuis qu’ils se sont enfui. Leur accès à l’eau potable et à aux soins est réduit au minimum. Des centaines d’enfants seraient séparés de leurs familles et obligés de se débrouiller par eux-mêmes pour leur survie.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que des quantités croissantes de médicaments avaient été fournies par des gouvernements étrangers pour sauver des vies dans l’Est de la RDC mais elle a appelé à un effort supplémentaire pour répondre aux besoins les plus urgents.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a précisé qu’il allait commencer à distribuer des rations pour 10 jours à plus de 135 000 personnes dans six camps autour de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. La distribution se déroulera le même jour pour éviter des émeutes. Le PAM a transporté de la nourriture d’Ouganda et de Zambie en RDC et dispose de quelques stocks d’urgence à Bukavu. Mais l’agence des Nations Unies estime nécessaire de meilleures garanties de toutes les parties en conflit concernant le passage des personnels et biens humanitaires en toute sécurité.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) pour sa part craint que trois camps de déplacés qu’il gérait près de la ville de Rutshuru ont été détruits et vidés de leurs habitants. Le HCR tente de déterminer où se trouvent, dans la région de Rushturu, les dizaines de milliers de déplacés qui vivaient dans ces camps. Depuis le cessez-le-feu déclaré en milieu de semaine dernière par les rebelles dirigés par Laurent Nkunda, c’est la première fois que le HCR a accès à la zone contrôlée par ces rebelles au nord de Goma.

Selon l’ONU, le cessez-le-feu semble tenir à Goma. Les casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) dans la ville ont été renforcés par deux compagnies supplémentaires qui sont arrivées mardi et par une unité de police attendue mercredi. Il y a actuellement 5 000 casques bleus dans le Nord-Kivu, dont 1 700 à Goma même.

Des combats ont toutefois repris et continuent de manière intermittente entre une milice ethnique, PARECO, et les rebelles de Nkunda, selon la MONUC. Les violences semblent pour l’instant limitées au village de Kiwanja, à deux kilomètres de Rushturu. Les casques bleus qui se trouvent dans leur base toute proche semblent être coincés par les échanges de tirs. La MONUC a suspendu temporairement une mission d’évaluation dans la région et a rassemblé les travailleurs humanitaires en lieu sûr dans l’attente de la fin des combats.

En attendant, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, et le représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC, Alan Doss, poursuivent leur visite dans le Nord-Kivu. Ils se sont rendus dans des camps de déplacés et des bases militaires de l’ONU dans la région avant de rencontrer des travailleurs humanitaires. Ils ont aussi rencontré le Premier ministre congolais et les représentants de l’Union européenne et des Etats-Unis.

Source : UNICEF, UNHCR, ONU

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