Etat de la population mondiale 2010

Quand les femmes ont les mêmes droits et les mêmes opportunités que les hommes, elles sont plus résistantes aux conflits et aux catastrophes et peuvent conduire la reconstruction de leurs sociétés, souligne le rapport annuel sur l’Etat de la population mondiale, publié la semaine dernière par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).Intitulé « Des conflits et des crises au renouveau : une génération de changement », ce rapport coïncide avec le vote à l’ONU, il y a une décennie, de la résolution 1325, qui visait à mettre un terme aux violences sexuelles contre les femmes dans les conflits armés et à encourager une plus grande participation des femmes aux initiatives de consolidation de la paix.

La résolution 1325 a servi et sert encore de guide d’intervention à la communauté internationale dans les conflits. Elle a changé la perception de la violence sexuelle dans les conflits armés et établit un cadre juridique pour des actions de protection des femmes et pour assurer leur participation aux efforts de consolidation de la paix et de réconciliation.

« Ces actions ne sont toutefois pas un substitut aux efforts destinés à renforcer leur autonomisation et la résilience à long terme aux crises de toute sorte », a indiqué le Directrice exécutive du FNUAP, Thoraya Ahmed Obaid, à l’occasion du lancement du rapport, à Londres.

« Quand les femmes et les filles souffrent de discriminations profondes, elles sont plus vulnérables aux conséquences des catastrophes ou des guerres, y compris le viol, et moins susceptibles de contribuer au rétablissement de la paix, qui menace celui de leurs société à long terme », a-t-il encore souligné.

Le rapport est axé sur les « 3R » : résilience, renouveau et redéfinition des rôles entre garçons et filles, hommes et femmes, dans les situations post-conflits ou post-catastrophes. A travers les histoires de personnes touchées par un conflit ou une catastrophe en Bosnie-Herzégovine, en Irak, au Libéria, dans les Territoires palestiniens occupés, au Timor-Leste et en Ouganda, le document de l’agence onusienne chargée de suivre l’évolution des tendances de la population mondiale, montre comment les communautés et la société civile sont capables de guérir des plaies du passé, pour aller de l’avant et se reconstruire.

Il montre que « bien que les conflits et les catastrophes puissent aggraver les inégalités entre les hommes et les femmes, la reconstruction après un conflit ou une catastrophe présente également une occasion unique -une occasion de corriger les inégalités, d’assurer une protection égale devant la loi, et de créer un espace pour un changement positif ».

« Les gouvernements doivent saisir les opportunités qui émergent des situations post-conflits ou post-catastrophes, pour augmenter les chances de voir leurs pays, pas seulement reconstruit, mais mieux reconstruit, avec les femmes et les hommes sur un même pied d’égalité, des droits et des opportunités pour tous et des fondations solides pour le développement et la sécurité à le long terme », ajoute encore le FNUAP.

Selon le rapport, il reste encore toutefois « beaucoup à faire pour s’assurer que les femmes ont accès aux services de bases et ont une voix dans les accords de paix ou les plans de reconstruction établis ».

« En tant que communauté internationale, nous n’avons pas pu empêcher les crimes et violations des droits humains dont sont victimes les femmes dans les conflits », déplorent les auteurs du rapport, qui appellent « à une action urgente et concertée pour protéger les femmes, prévenir la violence sexuelle, arrêtez l’impunité et rendre la justice ».

L’objectif du rapport sur l’Etat de la population mondiale reste en effet de « remplacer le cercle vicieux des crises et du sous-développement par un cycle vertueux de paix, de justice, de stabilité et de reconstruction ».

Source : UNFPA (communiqué)

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