Asie-Pacifique : la pire région pour les femmes

Les pays d’Asie et du Pacifique n’ont pas traduit leur succès économique dans le domaine de l’égalité entre les sexes, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui a constaté que la discrimination et la négligence menacent la survie même des femmes dans la région.« L’autonomisation des femmes est essentiel pour atteindre les objectifs de développement global et pour stimuler la croissance économique et le développement durable », a déclaré lundi l’Administratrice du PNUD, Helen Clark, depuis la capitale indienne, New Delhi.

Les femmes de la région souffrent de l’un des taux les plus bas de représentation politique, d’emploi et de propriété au monde. Leur manque de participation est également un facteur qui retarde la croissance économique, souligne ce rapport 2010 sur le développement humain.

Dans son allocution, Mme Clark a souligné que près de la moitié des femmes adultes en Asie du Sud sont analphabètes, une proportion plus grande que dans toute autre région du monde.

Les femmes en Asie du Sud ont en outre une espérance de vie jusqu’à cinq ans de moins que la moyenne mondiale d’un peu moins de 71 ans. Alors que les emplois agricoles représentent plus de 40% des emplois des femmes en Asie de l’Est et 65% en Asie du Sud, seulement 7% des exploitations agricoles dans ces zones sont contrôlées par des femmes.

Le lancement du nouveau rapport, intitulé Power, Voice and Rights : Un tournant décisif pour l’égalité des sexes en Asie et dans le Pacifique, coïncide avec la Journée internationale des femmes du 8 mars.

Mme Clark a aussi souligné que près de la moitié des pays d’Asie du Sud et plus de 60% de ceux du Pacifique n’ont pas de lois en vigueur contre la violence domestique. « Les lois discriminatoires doivent être modifiées, et les lois devront être appliquées », a-t-elle déclaré.

Parmi les recommandations formulées dans le rapport figurent la suppression des obstacles à la propriété des femmes actives, le développement des emplois rémunérés et le renforcement de l’investissement dans l’éducation et la santé.

Le document appelle également à une réforme des constitutions et à une interprétation des principes religieux qui reconnaissent progressivement la valeur égale de tous les êtres humains.

Le rapport souligne que les quotas pour accroître la participation politique des femmes prévoyant des sanctions en cas de non-respect, pourraient être un outil utile.

« Des changements comme ceux recommandés dans le rapport exigent une volonté politique inébranlable », a souligné Mme Clark. « Ils nécessitent aussi des hommes et des garçons qui aident à changer les comportements et qui prennent les mesures en faveur de l’autonomie des femmes ».

Source : PNUD (communiqué)

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