Tuberculose : baisse de moitié de la mortalité depuis 1990

La mortalité due à la tuberculose a reculé de moitié depuis 1990. Une bonne nouvelle annoncée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans son rapport annuel publié aujourd’hui. Mais 1,5 million de personnes sont tout de même mortes de cette maladie en 2014.La lutte contre la tuberculose porte ses fruits, comme en témoigne la diminution du taux de mortalité annuel de près de moitié depuis 1990, indique un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publié mercredi à Washington.

Néanmoins, 1,5 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2014 et la plupart de ces décès auraient pu être évités, estime cette étude, intitulé « Rapport mondial 2015 sur la tuberculose ».

Selon l’OMS, pour réduire le fardeau global de la tuberculose, il faut combler les lacunes en matière de détection et de traitement, les déficits de financement et mettre au point de nouveaux outils diagnostiques, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins, indique le rapport.

La plupart des progrès sont intervenus depuis 2000, année de la mise en place des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En tout, les outils diagnostiques et les traitements efficaces ont permis de sauver 43 millions de vies de 2000 à 2015.

« Le rapport montre que la lutte antituberculeuse a eu un impact énorme en termes de vies sauvées et de patients guéris », se félicite la Directrice générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan. « Ces progrès sont réconfortants, mais si le monde veut mettre un terme à cette épidémie, il doit renforcer les services et, point crucial, investir dans la recherche ».

Dans ces progrès, on note la réalisation de l’OMD demandant, avant 2015, d’avoir maîtrisé la tuberculose et d’inverser la tendance. Le but a été atteint au niveau mondial dans 16 des 22 pays ayant une forte charge de morbidité et totalisant 80 % de l’ensemble des cas.

l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose a baissé de 1,5 % depuis l’an 2000, soit une diminution totale de 18 %.

« Malgré les acquis, les progrès accomplis contre la tuberculose sont loin de suffire », déplore le Directeur à l’OMS du Programme mondial de lutte contre la tuberculose, le Dr Mario Raviglione. « Nous sommes encore confrontés à 4 400 décès par jour, un chiffre inacceptable dans une ère où l’on peut diagnostiquer et guérir pratiquement tous les cas de tuberculose ».

En 2014, la tuberculose a tué 890 000 hommes, 480 000 femmes et 140 000 enfants. Avec le VIH, la tuberculose arrive en tête des principales causes de mortalité dans le monde. Sur les 1,5 million de morts en 2014, 400 000 étaient co-infectés par le VIH. On a estimé en 2014 le nombre total des décès dus au VIH à 1,2 million, dont les 400 000 personnes séropositives mortes de la tuberculose.

Le rapport de cette année décrit un total plus élevé de nouveaux cas de tuberculose (9,6 millions) que les années précédentes. On retrouve cependant dans ce chiffre l’augmentation et l’amélioration des données nationales et des études approfondies, plutôt qu’une véritable augmentation de la propagation de la maladie. Plus de la moitié des cas de tuberculose dans le monde (54 %) se sont produits en Chine, en Inde, en Indonésie, au Nigéria et au Pakistan. Parmi les nouveaux cas, on estime que 3,3 % ont une tuberculose multirésistante (tuberculose-MR), un niveau qui est demeuré inchangé ces dernières années.

Le rapport souligne la nécessité de combler les lacunes en matière de diagnostic et de traitement, les déficits de financement, et de mettre au point de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

Les lacunes au niveau de la détection et du traitement sont particulièrement graves pour les personnes atteintes de tuberculose-MR, qui reste une crise de la santé publique.

« Une des principales raisons des lacunes au niveau de la détection et du traitement tient à un déficit majeur du financement », a déclaré la Sous-Directrice générale à l’OMS pour le VIH, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées, le Dr Winnie Mpanju-Shumbusho. Cette année, il se montait à 1,4 milliard de dollars sur les 8 milliards nécessaires pour une mise en uvre totale des interventions.

Source : OMS, ONU

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