Afrique : l’irrigation est la clé de la sécurité alimentaire

« La maîtrise de l’eau est un élément clé de la sécurité alimentaire », a déclaré le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, à l’ouverture lundi de la conférence de haut niveau sur L’eau pour l’agriculture et l’énergie en Afrique: les défis du changement climatique qui se tient jusqu’au 17 décembre 2008 à Syrte en Libye.La conférence est organisée par la FAO et le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne en collaboration avec plusieurs partenaires, notamment l’Union africaine, le Conseil des ministres africains pour le développement de l’eau, la Banque africaine de développement et la Commission économique pour l’Afrique. La FAO est chef de file de UN Water, le mécanisme interagences qui coordonne les activités des Nations Unies relatives à l’eau.

Au cours de leurs travaux, les ministres et hauts fonctionnaires de 53 pays africains doivent examiner un programme pour une Révolution bleue utilisant au mieux les ressources en eau inexploitées de l’Afrique. Etalé sur une vingtaine d’années, ce programme au coût d’environ 65 milliards de dollars détaille les besoins en investissements dans l’irrigation et l’énergie hydro-électrique dans chaque pays africain.

C’est la première fois que des bilans par pays, basés sur des évaluations à court, moyen et long termes, sont dressés de manière exhaustive et précise en considérant les investissements pour la maîtrise de l’eau au niveau des villages, des périmètres irrigués et des grands bassins fluviaux, tant pour l’agriculture que pour la production hydro-électrique.

L’Afrique subsaharienne, qui a le plus fort taux de sous-alimentation au monde, sera durement touchée par le changement climatique. L’Afrique devra tripler sa production alimentaire d’ici à 2050 pour nourrir une population qui atteindra 2 milliards d’individus.

Evoquant la gravité de la crise financière, économique et alimentaire qui secoue l’ensemble de la planète, M. Diouf a souligné que la relance de la production agricole dans les pays pauvres grâce à des investissements substantiels dans l’agriculture était à la base de toute solution durable à la crise alimentaire.

M. Diouf a ajouté qu’il était capital d' »améliorer les conditions dans lesquelles travaillent les agriculteurs et dans lesquelles se font les échanges commerciaux ». Il a rappelé qu’il avait récemment préconisé la tenue d’un nouveau Sommet mondial pour « assurer une plus grande cohérence dans la gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale et pour jeter les bases d’un nouveau système d’échanges agricoles offrant aux agriculteurs des pays développés, comme à ceux des pays en développement, la possibilité de gagner dignement leur vie ».

« Nous devons avoir l’intelligence et l’imagination de concevoir des politiques de développement agricole, ainsi que des règles et mécanismes assurant un commerce international non seulement libre, mais aussi équitable », a dit le directeur général de la FAO.

Dans l’immédiat, un nouveau Sommet mondial sur l’alimentation devrait envisager la création d’un « Fonds d’action rapide » pour relancer, en cas de crise, la production agricole locale, notamment dans les pays à faible revenu et fortement importateurs d’aliments.

La conférence de Syrte doit déboucher sur une Déclaration commune soulignant l’importance de la maîtrise de l’eau au plan national, régional et continental en vue d’en exploiter pleinement le potentiel pour l’agriculture et l’énergie et afin que ces deux secteurs puissent assurer la sécurité alimentaire et les besoins croissants de l’Afrique en aliments et en énergie.

Source : FAO, ONU

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