32 pays encore victimes d’urgences alimentaires

Malgré une amélioration de la situation mondiale des disponibilités céréalières et un fort recul des cours mondiaux des denrées alimentaires, les prix restent élevés dans les pays en développement et 32 pays sont encore victimes d’urgences alimentaires, a indiqué jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) un rapport.La production céréalière mondiale de 2009 devrait être inférieure de 3% au record de 2008, tout en restant le deuxième meilleur résultat jamais enregistré, selon les premières estimations de la FAO contenues dans ce rapport intitulé « Perspectives de récoltes et situation alimentaire ».

La baisse sera le fait du blé, essentiellement due à une forte réduction des superficies ensemencées dans les pays développés qui s’explique par le déclin des cours internationaux. Dans les pays en développement, la production céréalière pourrait rester proche du bon niveau de l’an dernier.

« Des urgences alimentaires persistent dans 32 pays, en dépit de bonnes récoltes céréalières en 2008 dans nombre des pays normalement à risque d’insécurité alimentaire », souligne la FAO dans un communiqué.

Les prix des céréales dans les pays en développement demeurent généralement très élevés – dans certains cas à des niveaux sans précédent. Les plus touchés sont les citadins pauvres et les petits agriculteurs qui dépendent du marché pour l’accès à la nourriture. En outre, la récession mondiale prive les ménages vulnérables des envois de fonds de l’étranger, souvent déterminants pour maintenir les niveaux de consommation alimentaire.

Une analyse des prix alimentaires sur les marchés intérieurs de 58 pays en développement montre que les prix sont plus élevés qu’il y a 12 mois dans environ 80% des cas, et qu’il y a 3 mois, dans 40% des cas. En outre, dans 17% des cas, les derniers cours enregistrés sont les plus élevés jamais constatés.

C’est l’Afrique subsaharienne qui connait la situation la plus critique. Les prix du riz sont beaucoup plus élevés qu’il y a 12 mois dans tous les pays examinés, tandis que ceux du maïs, du mil et du sorgho sont supérieurs dans 89% des pays.

Les prix alimentaires demeurent élevés dans d’autres régions également, en particulier en Asie pour ce qui concerne le riz et en Amérique centrale et du Sud pour le maïs et le blé.

La facture des importations céréalières en 2008/09 pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) devrait s’établir à 28 milliards de dollars, en recul de 27% par rapport au record absolu de la campagne précédente, quelque peu allégée par le fléchissement des cours internationaux et des taux de fret.

Cependant, le ralentissement des importations commerciales de céréales et de l’aide alimentaire est un des facteurs contribuant à maintenir les prix alimentaires à un niveau élevé dans les pays pauvres, souligne la FAO. Fin mars, 45% seulement des besoins d’importations céréalières des PFRDV pour les campagnes de commercialisation s’achevant en 2009 avaient été satisfaits.

L’insécurité alimentaire sévit dans certaines parties d’Asie, en particulier dans des régions de l’Afghanistan, du Sri Lanka et du Myanmar. En République démocratique populaire de Corée, victime d’insécurité alimentaire chronique, les rations alimentaires auraient été diminuées de moitié à cause de la réduction des approvisionnements.

En Afrique de l’Est, plus de 17 millions de personnes sont victimes d’une grave insécurité alimentaire due aux mauvaises récoltes, aux conflits ou à ces deux facteurs conjugués. En Somalie, on estime à 3,2 millions les personnes ayant besoin d’une aide alimentaire. Au Soudan, les conflits qui perdurent et la récente expulsion d’organismes humanitaires du Darfour ont soulevé de graves préoccupations pour des millions de personnes vulnérables déjà confrontées à une situation dramatique.

En Afrique australe, les prix élevés, le ralentissement des importations et la demande soutenue au plus fort de ces mois de faim critique se répercutent sur la sécurité alimentaire de quelque 8,7 millions d’habitants, dont plus de 5 millions au Zimbabwe, où les épidémies de choléra mettent gravement en péril la santé et la nutrition des groupes vulnérables.

Source : FAO

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