La tuberculose recule dans le monde

De vrais progrès ont été accomplis dans la lutte contre la tuberculose depuis 1995 puisque 41 millions de personnes ont été guéries, mais d’importants défis demeurent, car la mortalité reste encore élevée avec 1,7 million de décès enregistrés en 2009, soit 4 700 morts par jour, indique le rapport 2010 sur cette maladie, publié jeudi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le document disponible sur internet fournit une évaluation complète et actualisée de l’épidémie de tuberculose et des progrès accomplis dans la lutte contre la maladie aux niveaux mondial et régional, ainsi que dans 212 pays et territoires.

La tuberculose est une maladie contagieuse qui se propage par voie aérienne. Elle est liée à la pauvreté et touche surtout les jeunes adultes, à l’âge où ils sont le plus productifs. La très grande majorité des décès a lieu dans les pays en développement.

Selon le rapport de l’OMS, en 2009, 9,4 millions de nouveaux cas de tuberculose ont été dénombrés, dont 3,3 millions de femmes et 1,1 million de personnes vivant avec le VIH/Sida. La même année, la maladie a tué 1,7 million de personnes, dont 380.000 femmes. Chez les femmes entre 15 et 44 ans, la tuberculose figure parmi les trois plus importantes causes de décès.

En dépit de ces chiffres encore élevés, l’étude de l’OMS souligne que le taux de mortalité dû à la tuberculose a chuté de 35% depuis 1990 et que le nombre de décès est également en baisse. Principale raison : la mise en place par l’organisation, depuis 1995, des traitements de brève durée sous surveillance directe (DOTS), et depuis 2006 du programme « Halte à la tuberculose ». Dans le cadre de ce programme, l’OMS met en place des politiques, des stratégies et des normes de santé, encourage les efforts des Etats, évalue les progrès réalisés, les besoins de financement et l’impact des programmes nationaux, soutient également la recherche et favorise les activités de sensibilisation des populations.

« Halte à la tuberculose » a été renforcé ces dernières années par le « Partenariat Halte à la tuberculose », qui repose sur un réseau de plus de 1000 partenaires à travers le monde, rassemblant des gouvernements, des organisations régionales, des organisations non gouvernementales (ONG), des bailleurs de fonds public mais aussi du secteur privé, des centres de recherches ou de soins, ou encore des individus impliqués dans le combat contre cette maladie.

« Les résultats contenus dans le rapport 2010 confirment qu’avec le travail de l’OMS en faveur de la mise en place de meilleures pratiques, avec les financements adéquats et avec l’engagement des gouvernements, nous pouvons renverser la situation », s’est félicité le Directeur du Département de lutte contre la maladie au sein de l’OMS, Mario Raviglione, lors de la publication du rapport.

« Depuis 1995, nous avons constaté des améliorations considérables dans la qualité des soins et ces améliorations ont un impact positif dans certains des pays les plus pauvres du monde », a-t-il ajouté, rappelant qu’en quinze ans, 41 millions de personnes avaient été guéries et 6 millions de vies sauvées.

« Cela étant, avec 1,7 million de décès l’année dernière, ce succès est encore beaucoup trop fragile », a-t-il tempéré, estimant que « si les gouvernements sont réellement engagés dans la lutte, ils doivent saisir toutes les occasions qui se présentent aujourd’hui ou dans l’avenir ».

La lutte contre la tuberculose est en effet l’un des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), définis par les Etats Membres de l’ONU en 2000 et à atteindre en 2015 : réduire de moitié l’extrême pauvreté, assurer une éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre des maladies telles que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, préserver l’environnement et construire un partenariat mondial pour le développement.

D’ici à 2015, les Etats se sont engagés à arrêter la croissance de la propagation de la tuberculose, à inverser la tendance de l’incidence de la tuberculose et à réduire la prévalence et la mortalité de 50% par rapport à 1990.

Dans son rapport 2010, l’OMS souligne que les taux d’incidence au niveau mondial sont en baisse, à l’exception de l’Asie du Sud-Est, où le taux est stable. Elle indique aussi que les taux de mortalité à l’échelle mondiale ont chuté d’environ 35% entre 1990 et 2009. « Si on arrive à maintenir cette tendance, on pourra atteindre l’OMD et la cible d’une réduction de 50% d’ici 2015 », conclut l’organisation.

Source : OMS (communiqué)

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