La faim progresse dans le monde

Enfants, Laos
Des enfants de l’école primaire Ban Bor du district de Xay, au Laos, prennent leurs repas, le 14 mai 2019. Photo : Manan Vatsyayana/FAO

Un rapport de l’ONU publié ce mois-ci indique que 821 millions de personnes, soit plus d’un humain sur neuf dans le monde, souffrent de la faim. Après plus d’une décennie de recul, la faim dans le monde progresse à nouveau depuis trois ans. Une tendance négative qui souligne l’immense défi posé par les Objectifs de développement durable (ODD), qui préconisent notamment un fort recul de l’insécurité alimentaire. L’objectif est même « faim zéro » à l’horizon 2030.

La faim a augmenté de près de 20 % en Afrique en 2018, continent qui connaît la prévalence la plus élevée de sous-alimentation. En Amérique du Sud et dans les Caraïbes, la prévalence est de 7 % de personnes sous-alimentées, et elle augmente lentement. En Asie, c’est 11 % de la population qui est touchée, particulièrement en Asie du Sud.

Monde - Faim dans le monde (2018)
Monde – Faim dans le monde (2018), PAM (cliquez pour agrandir)

L’ONU réclament des mesures plus audacieuses et une plus grande coopération entre les organismes des Nations unies concernés (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Fonds international de développement agricole (FIDA), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Programme alimentaire mondial (PAM) et Organisation mondiale de la santé (OMS)) et les États pour lutter contre la faim et l’insécurité alimentaire.

La faim s’aggrave dans de nombreux pays où la croissance économique accuse un retard, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire et ceux qui dépendent fortement du commerce international des produits de base.

Le rapport annuel montre également que les inégalités des revenus augmentent dans de nombreux pays où la faim est en hausse, ce qui rend encore plus difficile pour les pauvres, les personnes vulnérables ou marginalisées de faire face aux ralentissements et aux crises économiques.

Toujours selon ce rapport, la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave montre que 17,2 % de la population mondiale, soit 1,3 milliard de personnes, n’a pas un accès régulier à une « nourriture nutritive et suffisante ». « Même s’ils ne souffrent pas nécessairement de la faim, ils sont plus exposés à diverses formes de malnutrition et de mauvaise santé », indique le rapport.

La combinaison de niveaux modérés et graves d’insécurité alimentaire porte l’estimation à environ deux milliards le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire sur tous les continents. Les femmes sont légèrement plus exposées que les hommes.

En ce qui concerne les enfants, le rapport révèle que depuis 2012, aucun progrès n’a été réalisé dans la réduction de l’insuffisance pondérale à la naissance. Si le nombre d’enfants de moins de cinq ans atteints d’un retard de croissance a diminué de 10 % au cours des six dernières années dans le monde, le rythme des progrès est trop lent pour atteindre l’objectif de réduire de moitié le nombre de filles et garçons souffrant de ce retard en 2030.

En outre, la surcharge pondérale et l’obésité continuent d’augmenter dans toutes les régions du monde, en particulier chez les enfants d’âge scolaire et les adultes.

À l’heure où le monde n’a jamais été aussi riche et les inégalités jamais aussi exacerbées, il est particulièrement inique que la faim progresse à nouveau, et ce constat appelle à un sursaut mondial pour lutter contre cet inquiétant phénomène.

Source : ONU

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