L’Afghanistan est au bord du désastre écologique

23 années de guerre ont placé l’Afghanistan au bord d’un véritable désastre environnemental qui risque d’échapper à tout contrôle si rien n’est rapidement fait, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) publié mercredi.Déforestation et désertification sont aggravées par des conditions de pollution désastreuses – décharges toxiques, réseaux d’égouts dévastés, raffineries et usines totalement hors normes, selon le rapport.

l’issue de ce premier bilan écologique dressé depuis la chute des taliban à l’automne 2001 qui a mis fin à 23 ans de guerre, le PNUE lance un vigoureux appel à l’aide internationale. « La tragique combinaison de la guerre, du désordre civil, du manque de gouvernance et de la sécheresse a porté un coup fatal aux ressources naturelles et humaines de l’Afghanistan », juge le rapport.

« L’absence drastique de politique environnementale et la dégradation poussée de l’environnement accroît sérieusement la vulnérabilité des populations aux désastres naturels », poursuit le PNUE qui estime que si rien n’est fait rapidement, à la fois par le gouvernement afghan et par la communauté internationale, la population, la faune et la flore d’Afghanistan sont en danger.

« Transformer l’Afghanistan en un pays prospère, démocratique et qui survienne à ses propres besoins ne peut pas se faire sans l’assistance de la communauté internationale », affirme le PNUE.

Des années de destruction et de sécheresse ont rendu l’Afghanistan totalement dépendant de l’aide étrangère pour sa reconstruction, mais, poursuit le rapport, ce processus s’effondrera si une attention particulière n’est pas portée aux problèmes environnementaux de base.

« Les conflits ont détruit les infrastructures et mis un terme aux activités agricoles ». « Trois ou quatre années de sécheresse ont frappé le pays et causé une vaste et profonde dégradation des sols, un abaissement des nappes phréatiques, un assèchement des sols humides, une déforestation, la perte de couverture végétale, une érosion et une réduction de la faune », selon ce bilan.

Les déplacements des populations rurales pour des raisons de sécurité ont provoqué une pression énorme sur les centres urbains, aggravée par le retour de près de deux millions de réfugiés exilés.

« Un fort niveau de chômage, l’absence de réseau électrique convenable et les problèmes de santé publique ont un effet profond sur la qualité de la vie urbaine », explique le PNUD en notant parmi les principaux problèmes la pollution de la nappe phréatique par les réseaux d’égouts ouverts et les déchets industriels ou encore la pollution automobile.

La déforestation et les mauvaises pratiques agricoles ont dévasté le paysage des zones rurales arides et mis en danger une faune déjà atteinte par une chasse extensive, note le rapport en soulignant que le Pakistan détient une part de responsabilité en autorisant la contrebande de bois des zones forestières de l’est de l’Afghanistan.

Plus de 50% de la couverture forestière a été perdue depuis 20 ans dans les provinces du Nuristan, de Kunar et Nangarhar (est), affirme l’étude en prévoyant des pertes identiques pour les provinces plus méridionales de Khost, Paktia et Paktika.

Selon le ministre afghan de l’Environnement, Yusuf Nooristani, la déforestation est une des principales causes des problèmes d’environnement du pays : « Les précieuses ressources forestières du pays ont été pillées par des mafias du bois, afghanes et non afghanes, exposant le pays à la déforestation et à l’érosion qui accroissent notre vulnérabilité aux désastres écologiques ».

Source : Cyberpresse

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