Forte baisse des émissions polluantes depuis le début de l’année

États-Unis - Los Angeles
Ciel clair au-dessus de Los Angeles, États-Unis (archives). Photo : Nserrano, Wikipédia

La crise mondiale générée par la pandémie de COVID-19 a entrainé une forte baisse des émissions de polluants depuis le début 2020. Une chute d’une ampleur inédite depuis que l’on mesure ces émissions, soit depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Mais cette baisse ne devrait être que temporaire, avec le retour à la normale prévu dans les prochains mois.

La baisse des émissions de CO2 d’origine fossile a été de 8,6 % entre le 1er janvier et le 30 avril, selon une étude publié aujourd’hui 19 mai dans la revue Nature. Le confinement généralisé et la brutale contraction de l’activité économique mondiale ont permis d’éviter les rejets dans l’atmosphère d’environ 1 milliard de tonnes de CO2. Le 7 avril, les rejets quotidiens ont même baissés de 17 % par rapport à la moyenne de 2019.

Les grands pays industrialisés, Chine (-7,8 %), États-Unis (-12 %) et Union européenne (-10 %) en tête, on été les principaux contributeurs de cette baisse. La France a vu ses rejets diminuer de 16 % pour sa part. L’Inde, en très forte hausse depuis quelques années, a vu ses émissions baisser de 11 %.

Ce sont les transports, par air, terre ou mer, qui ont le plus participé à cette baisse, avec 49 % du total. Les industries ont baissé leurs rejets de 29 %, la production d’électricité de 17 %. Seule hausse, légère, celle du secteur résidentiel, qui s’explique évidemment par la présence constante dans les foyers des populations confinées.

La crise de la COVID-19 a démontré à quel point l’organisation économique du monde, mondialisée à l’extrême, reposant sur le bon vouloir des marchés financiers et des inégalités criantes, n’est pas la meilleure manière de faire face aux grands défis sanitaires et sociaux.

Y aura-t-il un nouveau monde à l’issu de cette crise ? Il est malheureusement peu probable que les choses changent fondamentalement, notamment avec un retour « à la normale » que tous espèrent. Normal, donc très polluant, avec la destruction systématique de notre environnement et une accentuation toujours plus extrême des écarts de richesse. Et l’explosion à nouveau des rejets de CO2 en Chine – premier pays confiné, et premier déconfiné – depuis quelques semaines, laissent à penser que le monde n’apprend pas grand chose de ses erreurs. D’autant plus lorsque l’un des principaux pays touchés, les États-Unis, rejette la faute sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et menace de la quitter par la voix pourtant peu crédible en la matière de son président Donald Trump. Un peu comme s’il tirait sur l’ambulance…

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