Changement climatique : les océans de plus en plus acides

Les mers et les océans sont de plus en plus acides en raison de l’absorption accrue du gaz carbonique de l’atmosphère, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences pour la vie marine, selon une étude du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique de l’ONU (CDB) qui a été rendue publique lundi 14 décembre. Depuis des années, l’alerte a été lancée par les scientifiques, sans trouver l’écho attendu auprès des dirigeants mondiaux.Selon cette étude, les mers absorbent environ le quart du dioxyde de carbone (CO2) émis dans l’atmosphère par la combustion de combustibles fossiles, la déforestation et d’autres activités humaines. Et sans cette absorption, le niveau de CO2 dans l’atmosphère serait considérablement plus élevé que son niveau actuel, pourtant sans précédent.

Ce phénomène a entraîné des changements dans l’équilibre chimique des océans qui sont devenus plus acides. Et l’on prévoit que d’ici 2050, cette acidité pourrait encore s’accroître de 150%. L’étude souligne qu’une telle augmentation est cent fois plus rapide que celles survenues en matière d’acidité dans l’environnement marin depuis 20 millions d’années. Cela laisse peu de temps aux organismes marins pour s’adapter.

« L’acidification océanique est irréversible à l’échelle d’au moins plusieurs dizaines de milliers d’années ; des dégâts substantiels aux écosystèmes océaniques ne peuvent être évités que par des réductions urgentes des émissions mondiales de CO2. L’attention doit être portée sur la prise en compte de cette question critique au débat mondial sur le changement climatique de Copenhague », a estimé Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la Convention.

Si l’on ignore quelles seront les conséquences de cette acidification sur la vie marine, les premières recherches laissent prévoir des effets variables et complexes susceptibles d’affecter les espèces de différentes manières. Si certaines d’entre elles pourraient en tirer parti, on sait déjà que dans les milieux plus acides, les communautés biologiques sont moins variées. On sait aussi que les coraux vont se trouver confrontés à des eaux plus corrosives.

Lancée au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, la Convention sur la diversité biologique est un traité international en faveur de la conservation et pour un usage durable de la biodiversité, ainsi que pour un partage équitable des bénéfices résultant de l’exploitation des ressources.

Source : ONU

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