Corées : rencontre historique entre les deux dirigeants du nord et du sud

Kim Jong-un et Moon Jae-in, dirigeants des deux Corées, lors d'une rencontre inédite le 27 avril 2018
Kim Jong-un et Moon Jae-in, dirigeants des deux Corées, lors d’une rencontre inédite le 27 avril 2018. Image : CNN

Les deux dirigeants de Corée du Nord et Corée du Sud se sont rencontrés aujourd’hui vendredi 27 avril. Kim Jong-un, pour le nord, et Moon Jae-in, pour le sud, se sont en effet retrouvés pour un sommet inédit à la frontière entre les deux pays. Rappelons qu’ils sont techniquement toujours en guerre, et que jusqu’à présent seul un armistice a été signé à la fin de la guerre à Panmunjeom, le 27 juillet 1953.

Depuis 65 ans, une frontière « démilitarisée » – en réalité la plus militarisée du monde – sépare les deux pays, qui partagent une même nation sur toute la péninsule coréenne. Cette dernière était occupée par le Japon depuis 1910 lorsque la Seconde Guerre mondiale a débuté. À l’issu de cette guerre et après la défaite du Japon, les États-Unis et l’URSS se sont partagés la péninsule de chaque côté du 38e parallèle.

La guerre entre le nord, soutenu par l’URSS et la Chine, et le sud, soutenu par les États-Unis et l’ONU, a eu lieu du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953. À la fin de cette guerre meurtrière, les positions entre les belligérants se sont retrouvées à peu près au même endroit, ce fameux 38e parallèle. Une guerre pour rien, en somme, et des millions de déplacés et plus de 400 000 morts au total.

La péninsule coréenne est devenue au fil du temps l’une des régions les plus militarisées et nucléarisées du monde, les États-Unis occupant le sud et menaçant constamment le nord depuis lors, avec l’appui du Japon, de l’ONU et des puissances occidentales qui avaient participé à la guerre. Seules la Chine et la Russie étaient restées alliés, diplomatiques, de la Corée du Nord, et menaçaient de leur côté le sud. Cette pression constante a poussé la Corée du Nord a se replier totalement sur elle-même, faisant subir à son peuple une atroce dictature par la même occasion, et à développer une force de frappe nucléaire, qu’elle semble avoir réussi à créer malgré les nombreuses difficultés.

Une catastrophe potentielle, et de multiples menaces de part et d’autre, ont finalement débouché aujourd’hui sur un semblant de détente.

Cette rencontre inédite, exceptionnelle, intervient après des mois, des années de tensions diplomatiques entre les différents acteurs de la crise coréenne. Les deux dirigeants se sont engagés à œuvrer à la dénucléarisation complète de la péninsule. Pour ce faire, il faudra que les États-Unis acceptent de retirer de la péninsule leur arsenal nucléaire, ce qui est loin d’être assuré.

Cette rentre permet toutefois d’entrevoir l’espoir que la région connaisse la paix, enfin, après des décennies.

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