Volcan Erta Ale, Éthiopie. Photo : Most Beautiful Spots
La famine, la guerre, le sida, puis encore la famine. Les catastrophes, humaines comme naturelles, se succèdent sans relâche depuis des décennies en Éthiopie. Malgré les appels à l’aide répétitifs du pays et des organisations humanitaires, la situation continue à empirer. Son isolement géographique et économique, malgré son importante production de café et son cheptel bovin le plus important d’Afrique, lui nuisent pourtant encore, d’autant plus depuis la guerre d’indépendance contre l’Érythrée qui a ruiné les deux pays. La population augmente d’environ 2,3 % par an, un taux en assez forte baisse depuis plusieurs années. Cependant le PIB reste faible, même s’il évolue actuellement très rapidement. Avec 768 $USD de PIB par an et par habitant (2017), il s’agit toujours de l’un des pays les plus pauvres du monde. Sa progression est tout de même l’une des plus importantes du continent africain et du monde (+10,25 % en 2017, +9,6 % en 2015, 9,9 % en 2014). En quelques années, son PIB a plus que doublé, passant de 32 milliards $USD en 2011 à 80,5 milliards $USD en 2017. Et en douze ans, il est passé de 12,4 milliards $USD à 80,5 milliards $USD, soit une multiplication par plus de six ! Un exploit qu’il convient de souligner. Avec la deuxième population d’Afrique, derrière le Nigéria et juste devant l’Égypte, l’Éthiopie devrait être en mesure d’améliorer le niveau de vie des populations dans les prochaines décennies. Il a ainsi lancé une politique de grands travaux, visant à équiper le pays d’infrastructures, de transports notamment, qui manquaient cruellement à son développement. Cette politique va prendre des années à se réaliser, mais c’est le bon chemin à prendre pour rattraper son retard. Enfin, les droits humains ne sont pas toujours bien respectés par les autorités. Human Rights Watch, par exemple, dénonce les exactions commises par les forces de l’ordre envers certaines populations minoritaires (Oromos) en juin 2016, avec à la clé des centaines de morts dans la région Oromia, la plus vaste et peuplée du pays. Les Oromos protestaient pacifiquement contre les programmes de développement qui doivent forcer le déplacement de nombreux agriculteurs.