10,9 milliards d’humains en 2100

L’ONU vient de publier son rapport annuel sur les perspectives de la population mondiale. Il apparaît que de 7 713 468 000 habitants en 2019, nous passerons à 10 874 902 000 habitants dans le monde en 2100. Une progression qui peut paraître faible au regard de la croissance démographique des dernières décennies, mais qui reste tout de même très soutenue, notamment dans certaines régions du monde.

D’autres régions, de plus en plus étendues, verront au contraire leur population se réduire, parfois drastiquement, comme au Japon, en Russie, dans les pays d’Europe de l’Est et certains États d’Europe de l’Ouest et du Sud. Un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui va s’accélérer.

D’ici 2050, il est à peu près certain (à 95 %) que la population mondiale va gagner environ 2 milliards d’habitants, pour passer à 9,7 milliards d’humains. Seuls quelques pays (9) seront à l’origine de la majeure partie de cette progression. Inde, Nigéria, Pakistan, République démocratique du Congo, Éthiopie, Tanzanie, Indonésie, Égypte et États-Unis verront ainsi plus de la moitié de la croissance totale de la population mondiale se concentrer chez eux.

Monde - Population (1950-2100)
Monde – Population (1950-2100). Source : ONU

L’Afrique et l’Asie seront encore les moteurs de la croissance démographique. L’Inde deviendra dès 2027, soit dans seulement huit ans, le pays le plus peuplé du monde, devant la Chine. Cette dernière devrait voir sa population se réduire d’ici la fin du siècle.

En Afrique subsaharienne, l’explosion de population continuera, car les gains en terme de santé, d’espérance de vie et de conditions sanitaires vont s’améliorer grandement, alors que la démographie ne va pas ralentir aussi vite. L’éducation défaillante des jeunes filles et l’autonomisation tardive des femmes notamment, restent les principaux freins au développement de ces pays et à leur transition démographique. On estime que l’Afrique verra sa population doubler d’ici 2050, puis atteindre 4,5 milliards d’habitants en 2100.

Le monde va continuer de vieillir inexorablement, et les principaux défis à venir vont être de s’occuper de cette population vieillissante et dépendante qui va peser lourdement sur les États et leurs capacités à investir dans l’avenir. La pression sur les systèmes de protection sociale va s’accentuer avec la baisse prévisible du nombre de personnes en âge de travailler par rapport au nombre de personnes âgées qui en dépendront. Au Japon, ce ratio atteint 1,8, le plus bas au monde. Vingt-neuf autres pays, principalement situés en Europe et dans les Caraïbes, ont déjà un ratio de soutien potentiel inférieur à trois. D’ici 2050, 48 pays, principalement d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie de l’Est et du Sud-Est, devraient avoir des ratios de soutien potentiels inférieurs à deux.

Monde - Espérance de vie (2015-2020)
Monde – Espérance de vie (2015-2020)

D’ici 2050, une personne sur six dans le monde aura plus de 65 ans (16 %), contre une sur onze en 2019 (9 %). Les régions où la proportion de la population âgée de 65 ans ou plus devrait doubler entre 2019 et 2050 comprennent l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale, l’Asie centrale et du Sud, l’Asie de l’Est et du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes. D’ici 2050, une personne sur quatre vivant en Europe et Amérique du Nord pourrait avoir 65 ans ou plus. En 2018, pour la première fois dans l’histoire, les personnes âgées de 65 ans ou plus étaient plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans dans le monde. Le nombre de personnes âgées de 80 ans ou plus devrait tripler, passant de 143 millions en 2019 à 426 millions en 2050.

Monde - Fertilité (2015-2020)
Monde – Fertilité (2015-2020)

Depuis 2010, 27 pays ou territoires ont connu une réduction d’au moins 1 % de la taille de leurs populations. Cette baisse est due aux faibles niveaux de la fécondité qui persistent. La croissance négative de la population, produite par un excès de décès sur les naissances, est renforcée, dans certains pays, par des taux d’émigration élevés. Entre 2019 et 2050, la population devrait diminuer d’au moins 1 % dans 55 pays ou territoires, dont 26 pourraient connaître une réduction d’au moins 10 %. En Chine, par exemple, la population devrait diminuer de 31,4 millions, soit environ 2,2 %, entre 2019 et 2050.

En conséquence, les migrations internationales devraient prendre de plus en plus d’importance. Entre 2010 et 2020, quatorze pays ou territoires connaîtront une entrée nette de plus d’un million de migrants, tandis que dix pays connaîtront une sortie nette d’ampleur similaire. Certains des flux migratoires les plus importants sont motivés par la demande de travailleurs migrants (Bangladesh, Népal et Philippines) ou par la violence, l’insécurité et les conflits armés (Birmanie, Syrie et Venezuela). La Biélorussie, l’Estonie, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, le Japon, la Russie, la Serbie et l’Ukraine connaîtront un afflux net de migrants au cours de la décennie, contribuant à compenser les pertes de population causées par un excès de décès par rapport aux naissances.

Monde - Evolution de la population (1990-2100)
Monde – Evolution de la population (1990-2100)

Source : ONU

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